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Tunisie - Cession des biens confisqués : le gouvernement privilégie le bon sens
Publié dans Business News le 26 - 07 - 2012

Le démarrage des processus de cessions des biens confisqués ayant appartenu à la famille Ben Ali vient d'être entamé, plus d'un an et demi après la révolution. Une décision s'imposait afin de sauver ces entreprises de cette période transitoire durant laquelle elles pourraient péricliter à cause de leur mauvaise gestion ou du manque de visibilité quant à leur avenir. Vu la longueur des procédures judiciaires, le pouvoir politique a choisi d'aller outre la justice, de confisquer ces entreprises et de les céder.
Une décision politique à double tranchant, car cela pourrait ouvrir grand la porte au népotisme et la corruption si l'on choisit d'offrir les joyaux confisqués en gré à gré (officiellement) et aux amis (réellement). Le gouvernement aurait pu les nationaliser et hypothéquer leur avenir.
Mais quand on voit comment le gouvernement a traité ce dossier et a dressé son plan d'action, il y a de quoi se rassurer. Pour le moment, du moins.
Il faut sauver les entreprises confisquées de la famille Ben Ali. C'est le titre qu'a choisi Business News dans un article publié en mars dernier (cliquer ici pour lire l'article) dans lequel on critiquait l'absence de toute décision du gouvernement à ce sujet. Le risque est gros, car ces entreprises sont gérées, depuis un an et demi, par des administrateurs judiciaires. Une situation provisoire qui ne saurait durer, les administrateurs en question n'ayant pas la technicité et le temps nécessaires pour bien manager ces sociétés qui dégagent des centaines de millions de dinars de chiffres d'affaires et de gros bénéfices.
Il fallait donner du temps au temps puisque les centaines de sociétés confisquées exigent 300 solutions différentes.
Le gouvernement a donc pris tout son temps pour prendre les décisions (politiques et techniques) qui s'imposaient. Et si l'on se fie au programme dressé et annoncé par le duo Ridha Saïdi, ministre chargé des Affaires économiques et Slim Besbès, secrétaire d'Etat aux Finances, on peut dire que le temps investi a été utilisé à bon escient.
La confiscation en question touche 114 personnes physiques ayant possédé 550 biens immobiliers, 300 sociétés, 223 voitures, 48 bateaux et yachts, 40 portefeuilles boursiers, 367 comptes bancaires et 83 chevaux.
13% des sociétés sont commerciales, 15% immobilières, 11% financières, 14% de services et 8% de tourisme.
L'objectif du gouvernement a été de conserver le tissu industriel tunisien, de garantir des recettes à l'Etat, de dégager des liquidités pour sauver le secteur bancaire, de préserver l'emploi et la pérennité des sociétés et de dynamiser la bourse.
Un objectif clair, net et précis qui n'offre pas une multitude de solutions au gouvernement. La solution de la nationalisation ayant été exclue dès le départ, ce qui a exigé un courage politique certain de la part de ce gouvernement entouré par plusieurs partis (dans et hors troïka) aux idées gauchisantes fort prononcées.
« L'Etat est un mauvais gestionnaire, vous voyez bien les déficits des entreprises publiques et leur sureffectif. On ne peut pas gérer ces entreprises confisquées comme cela et il faut une bonne gouvernance », nous indique Ridha Saïdi.
Après avoir exclu cette solution, le gouvernement a mis en place les moyens nécessaires pour arriver à ses fins. Il s'est fait assister par une banque d'affaires et a choisi la meilleure d'entre elles, la BAT de Habib Karaouli. Il a fait appel aux professionnels représentant l'ensemble des intervenants : les experts comptables, les banquiers et les intermédiaires en bourse.
Une large consultation et concertation qui a abouti au plan d'action visant à restructurer les participations, la mise en place d'un management durable et la transparence dans le choix des techniciens.
Trois profils se sont distingués, les entreprises prêtes à être vendues dans l'immédiat, celles dont les participations ont été renvoyées à la Caisse des consignations et des dépôts et celles qui seront renvoyées à une holding.
Pour le premier profil, six cas ont été identifiés et leur cession interviendra dans les cinq mois à venir, à savoir Ennakl (60%), Tunisiana (25%), International School of Carthage (100%), City Cars (99%), Carthage Cement (37%) et la Banque de Tunisie (13%).
La cession de quatre entreprises, sur les six, sera gérée par la Banque d'affaires de Tunisie (BAT).
Pour les entreprises du deuxième profil, une holding sera créée, sous la tutelle de la caisse des dépôts et des consignations. On en saura davantage sur l'issue à donner pour ces entreprises l'année prochaine.
Quant au troisième profil, c'est une holding qui sera créée également et portera pour nom « Al karama holding ». On n'en sait pas davantage pour le moment concernant cette holding, mais Slim Besbès a promis de donner les détails bientôt. Ses services sont à pied d'œuvre sur ces plans d'action, d'autant plus que la solution à donner pour chacune des 300 sociétés est une solution unique. Chaque entreprise ayant un cas à part et chaque cas a ses spécificités et ses complications.
En effet, on ne peut pas imaginer la même issue pour Bricorama et une société de production comme Cactus. La même issue pour Carthage Cement et la Banque Zitouna. Et même dans un seul secteur d'activité (la distribution automobile par exemple), les solutions ne peuvent pas être les mêmes. Il est hors de question pour Ennakl, par exemple, de faire entrer un concurrent dans son capital, Volkswagen le refuse catégoriquement, bien que la marque ne soit pas du tout actionnaire. Chez Alpha Ford, City Cars (Kia) ou Stafim Peugeot, la solution pourrait être différente.
Le plan se fixe au cas par cas et prend en considération l'état de santé actuel de l'entreprise, son environnement, sa taille, ses ressources humaines et son activité.
La solution à préconiser pour certaines sociétés dépassent largement la sphère de Ridha Saïdi et Slim Besbès comme c'est le cas de la radio Zitouna, la radio Shems FM, Dar Assabah (avec ses trois journaux papier et son journal électronique) et la société de productions Cactus et sa télé Attounissia. Assurément, quand il s'agit de médias, les conditions de vente doivent prendre en considération l'aspect politique de la chose, outre l'aspect économique et social.
Slim Besbès en est conscient et gère lui-même les dossiers en concertation avec les administrateurs judiciaires. Il s'est ainsi déplacé personnellement en Allemagne la semaine dernière pour discuter avec les hauts responsables de Volkswagen avant de fixer la solution préconisée pour Ennakl.
Il en sera de même pour la majorité des autres entreprises importantes, et le gouvernement sera sensible aux propositions des administrateurs qui ont réussi à bien gérer leur boîte durant cette période transitoire.
Ce sont ces administrateurs qui connaissent le mieux (en théorie du moins) ces sociétés puisqu'ils les gèrent depuis des mois. Le ministre a d'ailleurs tenu à louer le cas de Raouf Menjour qui, non seulement, a assuré les affaires courantes (comme cela lui a été demandé), mais il a accompagné le plan de développement des entreprises qu'il gérait. La même chose s'observe à Cactus, dont l'administratrice Elhem Torjmen a été chargée de Karthago après avoir réussi sa première mission.
Il fallait donc un bon choix politique, une bonne vision, une bonne stratégie et une bonne écoute des préconisations des experts et des professionnels. Pour leur entrée en la matière, Ridha Saïdi et Slim Besbès semblent avoir réussi le pari du gouvernement.
Il reste à espérer qu'ils ne soient pas troublés par l'interférence d'autres départements ministériels (voire l'interférence de la troïka au pouvoir) pour continuer à privilégier le bon sens et le patriotisme dans la gestion de cession des biens confisqués. Ce n'est pas encore gagné.
A lire également : Cessions des parts confisquées de Tunisiana et d'Ennakl : les dossiers ont été bien ficelés ! Nizar Bahloul


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