Quel serait le scénario optimum de dégagement des bricoleurs? Au delà de la responsabilité criminelle de la Troïka dans la déconfiture généralisée que nous enregistrons de jour en jour, je considère que l'opposition (du moins celle représentée à l'ANC) est co-responsable. Si les partis d'opposition ne chassaient pas les égos qui les déchirent et ne se serraient pas leurs rangs, ils seraient incriminés pour «Non-assistance à une nation en danger». Comment faut-il alors faire pour balayer l'incompétence? Je suis parmi ceux qui croient qu'il faut agir élégamment pour déloger le gouvernement de l'échec. A mon avis, le plus facile, constitutionnellement, consiste à sanctionner sévèrement le gouvernement par l'ANC, à la faveur du vote d'une motion de censure illico presto, au vu d'un rapport de contreperformance pluridisciplinaire (politique, sécuritaire, social, économique, monétaire, objectifs de la révolution, ...). Au terme d'un tel limogeage, il sera proposé par le président de la République (malheureusement Marzouki dans ce cas de figure) un nouveau Premier ministre qui érigera un gouvernement de Salut National restreint (20 portefeuilles maximum) formé de compétences expérimentées et intègres. Pour ce qui est de l'homme d'Etat capable de tenir la Kasbah, je soutiendrais la candidature de M. Taïeb Baccouch, qui me semble sortir du lot. Autrement, les autres candidats se valent plus ou moins. Le nouveau gouvernement sera chargé de réparer les préjudices causés par son prédécesseur et de gérer les affaires courantes jusqu'aux prochaines échéances (avant octobre 2013), tout en veillant au recouvrement de l'autorité de l'Etat par un dosage adéquat de "dictature de la loi". Quant au Président de la République, il lui serait infligé un blâme pour sa politique d'autruche, à travers lequel l'ANC l'exhorterait à comprimer ses dépenses et à rationaliser son groupe de "conseillers". * Mohamed Chawki Abid, ancien conseiller du président de la République Moncef Marzouki, chargé de l'Economie.