Lors d'une interview très attendue, ce soir, lundi 26 novembre 2012, Slim Chiboub, gendre de l'ancien président Ben Ali, se dit prêt à se livrer aux autorités tunisiennes et à « assumer pleinement la responsabilité de ses actes », si les accusations formulées à son encontre sont appuyées par des preuves. Sans pour autant nier avoir bénéficié de ses liens de parenté avec Ben Ali, Slim Chiboub affirme ne pas être impliqué dans des affaires de corruption ou d'escroquerie et soutient qu'il n'a abusé des biens de personne. Cette entrevue diffusée lors de l'émission « 9h du soir » sur la chaine Ettounissia, a comporté deux volets : une première partie enregistrée lors d'un tête à tête avec le journaliste Moez Ben Gharbia, aux Emirats Arabes Unis, pays d'exil de Slim Chiboub, et une deuxième partie diffusée en direct de Dubaï. « J'ai hâte de revenir en Tunisie », déclare Slim Chiboub. Un retour qui reste tributaire, selon ses dires, de l'obtention de son passeport tunisien qui lui a été refusé, malgré une demande formulée au ministre de la Justice transitionnelle, Samir Dilou, auprès duquel il a exprimé le souhait de retourner dans son pays afin de suivre les procédures légales préconisées dans le cadre de la justice transitionnelle.
Lors de cette apparition télévisée exclusive, Slim Chiboub a tenté de se défendre contre « une campagne de diabolisation menée contre lui » soutenant le fait qu'il « n'avait pas suffisamment de prérogatives pour commettre les abus dont nombreux l'accusent aujourd'hui » et exprimant « son entière disposition à formuler des excuses au peuple tunisien et à comparaitre devant une justice dont il ne remet pas en cause l'indépendance ». Il ne manquera pas de faire de nombreux clins d'œil aux gouvernants actuels rappelant « la persécution dont ont souffert les islamistes, victimes de l'ancien régime ». Niant les insinuations de Moez Ben Gharbia, quant à une tentative de séduction des gouvernants actuels, Chiboub appelle à « redonner leur statut aux ministres et dirigeants, afin que la situation s'améliore aujourd'hui en Tunisie ». Slim Chiboub n'hésitera pas à se placer lui-même comme victime, affirmant avoir eu son lot de persécutions et de souffrances du temps de Ben Ali et déclarant également que certaines personnes, faisant partie de l'ancien régime, s'affichent aujourd'hui comme révolutionnaires et veulent se refaire une virginité. Admettant avoir tiré bénéfice de ses liens de parenté avec l'ancien président Ben Ali, il ne manquera pas, cependant, d'insinuer ne pas avoir de lien direct avec les affaires de la famille Trabelsi. Au sujet de l'ancien président Ben Ali, Slim Chiboub précise que ce dernier ne prévoyait pas de quitter la Tunisie le 14 janvier 2011 mais qu'il aurait été piégé par Ali Seriati qui l'a incité à rejoindre les membres de la famille dans l'avion présidentiel en partance vers l'Arabie Saoudite. En somme, le gendre de l'ancien président n'aura pas satisfait la curiosité des téléspectateurs avec des déclarations plus détaillées sur les secrets des membres de l'ancien clan présidentiel, accusant les médias de distraire les tunisiens sur les questions essentielles. Une interview qui a profité d'une énorme médiatisation conférée par l'interdiction de sa diffusion par les autorités tunisiennes...