Les membres d'Ansar Al Chariaâ ont haussé le ton lors d'une conférence de presse organisée aujourd'hui, 16 mai, dans une mosquée de la capitale. Toute éventualité de dépôt d'une demande d'autorisation pour le meeting du 19 mai à Kairouan a été écartée par le porte-parole du mouvement, Seif Eddine Raïs, « dans une conviction que les lois qui requièrent cette autorisation ont été posées exprès pour empêcher la tenue de ce meeting suite à des pressions exercées sur le gouvernement par des puissances occidentales, et notamment, les Etats-Unis et la France », a-t-il justifié. « Plus fortes seront les pressions, plus fortes seront les explosions », a-t-il déclaré tout en mettant en garde le gouvernement qui, selon ses dires, « suit l'exemple de Ben Ali en recourant aux méthodes policières pour réprimer le mouvement salafiste ». Gouvernement qu'ils tiennent pour responsable de « toute goutte de sang versée en cas de répression policière ». Plus de 40.000 personnes seraient attendues lors de ce meeting qui devra se tenir malgré les interdictions, a assuré Seif Eddine Raïs qui a profité, également, de son auditoire pour accuser certains médias de « diffamation et de manque d'objectivité » pour avoir occulté certains événements, qu'il juge importants, tel que le convoi de partisans qui ont fait le chemin, à pied, depuis Sidi Bouzid pour assister au meeting. « Nous avons pris une décision ferme, celle d'interdire la présence de Nessma Tv et de la chaîne Ettounissiya au meeting du 19 mai. Ces deux médias ne seront, désormais, plus les bienvenus aux réunions d'Ansar Al Chariaâ ».