Le Cercle Diplomatique à tenu ce mardi 2 juillet au Sheraton, un colloque intitulé « Quelle politique étrangère pour la Tunisie de demain ? ». Ali Hachani, ancien ambassadeur et actuel coordinateur du cercle diplomatique, a ouvert la cérémonie en donnant ensuite la parole à Ahmed Néjib Chebbi, président de la haute instance politique d'Al Joumhouri et à Hervé de Charrette, ancien ministre français des Affaires étrangères et actuel Président de la Chambre franco-arabe de commerce. Le ministre des Affaires étrangères, Othman Jerandi, dont l'intervention était également prévue lors de cette cérémonie, s'est absenté prétextant « une réunion urgente relative à la sécurité du pays ». Ahmed Néjib Chebbi à félicité le cercle diplomatique pour sa remarquable évolution en "un cercle de réflexion" et a souligné l'impératif pour la Tunisie de s'inscrire dans la mouvance démocratique mondiale. Il a, par ailleurs, souligné l'importance du rôle que la diplomatie doit tenir en appuyant les efforts de relance économique et en défendant les intérêts, en matière d'échanges économiques, des Tunisiens résidents ou non à l'étranger. Pour le président du parti républicain, la Tunisie doit continuer à appliquer, en matière de politique économique étrangère, la stratégie de Bourguiba. Stratégie qui consiste à entretenir des relations d'entente et de coopération avec la France et à œuvrer à son insertion dans le monde libre en ne perdant pas de vue son indépendance. Car « aucune politique étrangère ne peut réussir sans un instrument politique efficace ». Pour Hervé de Charrette, « la Révolution tunisienne a levé le couvercle et a donné la capacité d'avoir une véritable politique étrangère. Avant le 14 janvier, la Tunisie était dans un isolement qui a été levé aujourd'hui. Ce qui donne l'occasion à la Tunisie de réfléchir sur "ce qu'elle peut faire dans le monde de demain". Par ailleurs, pour l'ancien ministre des affaires étrangères, « la révolution tunisienne s'inscrit dans une période révolutionnaire qui touche le monde entier ». Et d'ajouter, « cette révolution mondiale va encore se poursuivre sur une période de 15 à 20 ans. Le Tunisien qui en a marre des injustices sociales à donné le départ de cette révolution. » Au premier panel portant sur « les dimensions politique et sécuritaire dans les relations extérieures », Hervé de Charrette a déclaré que la Tunisie a toujours eu des atouts qui lui ont servi dans le passé et qui continueront à lui être utiles même dans le futur. « Ces atouts, d'ordre géographique mais également historique et culturel, lui servent au niveau de sa situation stratégique, des relations qu'elle a toujours entretenues avec ses voisins, de son ouverture sur le monde mais aussi de son identité d'un pays qui a toujours été concilient et pacifiste. Je ne pense pas que la solution va venir de ce que les diplomates savent faire de mieux : les structures, tel que l'UMA par exemple. La solution va venir, selon moi, de l'ouverture et de la volonté du peuple qui s'est insurgé contre les injustices ». Pour finir, Hervé de Charrette à indiqué que la Tunisie tout autant que la France, et à un niveau plus large l'Europe, ont besoin l'une de l'autre. Et d'insister sur le fait que « l'Europe doit, à l'avenir, éviter de faire ce qu'elle à toujours fait, à savoir de faire de l'ingérence et prendre sa posture préférée de donneur de conseils. L'Europe doit apporter sa pleine contribution pour aider la Tunisie à surmonter les problèmes qu'elle traverse en cette période ». Inès Chaïeb