Une séance plénière a eu lieu au sein de l'Assemblée nationale constituante le 6 août. Cette séance est destinée à étudier la situation sécuritaire du pays. 10 jours après le meurtre de Mohamed Brahmi. Cette séance,fortement contestée par les élus qui se sont retirés de l'ANC, a été ouverte par Mustapha Ben Jaâfar qui a évoqué la transition démocratique et la légitimité, tranchant ainsi avec le discours empreint d'émotion et de lyrisme de certains élus fortement touchés à l'évocation de leur collègue assassiné. Ali Laârayedh, chef du gouvernement, a quant à lui axé son intervention autour de la question situation sécuritaire du pays. Dans un discours qu'il voulait rassurant, le Chef du gouvernement a mis l'accent sur les efforts des forces de l'ordre et a appelé médias et intellectuels à agir contre le terrorisme. Il a ensuite assuré qu'il fallait continuer le cheminement démocratique et a incité les élus de l'Assemblée à accélérer leurs travaux pour permettre de finir leur mission au 23 octobre prochain, permettant ainsi de faire les élections en décembre 2013. Il a également indiqué que la loi contre le terrorisme n'avait pas été abrogée et qu'elle était toujours active. Le chef du gouvernement a annoncé également la création d'une commission gouvernementale censée lutter contre le terrorisme. Il a ensuite insisté sur le fait que la stabilité politique et sociale est une condition essentielle pour réaliser la croissance économique tant attendue. Ali Laârayedh a ajouté que les messages des manifestants étaient bien reçus et que la porte du dialogue était toujours ouverte. Le ministre de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou également présent à la plénière a déclaré que les forces de l'ordre ont reçu plusieurs coups depuis la révolution. Il a ajouté que les forces de police ont été sur le terrain depuis la révolution à cause des manifestations et des sit-in ce qui n'a pas laissé le temps de prendre du recul et de réviser la structure. Par la suite, le ministre a listé les succès des forces de l'ordre en insistant sur les 5000 personnes qui ont été empêchées d'aller en Syrie ou sur le combat contre la contrebande. Il a ajouté que les meurtres de Brahmi et du Châambi ont légèrement perturbé les forces de l'ordre mais celles-ci s'en sont vite remises. Concernant les événements de Châambi, le ministre a assuré que 46 personnes ont été arrêtées. Elles font partie de Katibet Oka Ibn Nafaâ entre terroristes actifs et ravitailleurs. Il a également demandé aux tunisiens de soutenir les efforts de la police et de l'armée dans la lutte contre le terrorisme. Rachid Sabbegh, ministre de la Défense, a déclaré que l'armée, depuis la révolution, a été sur le terrain pour protéger les structures et les personnes. Il a rappelé que la mission première de l'armée est de protéger les frontières du pays, mais qu'elle a également assuré des missions de maintien de l'ordre. Il a ajouté que l'ampleur des missions à assurer posait des difficultés à l'armée, en précisant que le matériel disponible pour l'armée est en dessous du nécessaire pour assurer sa mission en donnant pour exemple le fait que l'armée ne dispose pas d'hélicoptères de chasse, mais uniquement d'hélicoptères destinés au transport. Il ajouté que l'armée continuera ses opérations au Châambi pour mettre un terme à la menace terroriste s'y trouvant et en précisant que des renforts ont été envoyés sur place. Le ministre a assuré qu'une relation solide liait l'armée tunisienne et l'armée algérienne en précisant que celle-ci avait mobilisé des renforts de 7000 soldats sur la frontière.