La rencontre secrète ayant réuni Béji Caïd Essebsi avec Rached Ghannouchi, à Paris le 14 août, a suscité de nombreuses réactions, des deux côtés, aussi bien celui d'Ennahdha que de Nidaa Tounès. Hafedh Caïd Essebsi, fils du leader de Nidaa Tounès, a affirmé, dans un post sur sa page Facebook, aujourd'hui lundi 19 août, qu'il n'existe «aucun deal entre BCE et Ghannouchi […] et qu'en acceptant cette rencontre à la demande de Rached Ghannouchi, BCE a assumé pleinement sa responsabilité d'homme d'Etat et n'a aucunement failli à ses obligations vis-à-vis de nos alliés et de nos partenaires du Front du salut ou de l'UPT…ou de l'intérêt du peuple ». Il certifie : « de l'issue de cette rencontre dépend l'espoir de tout un peuple ». Il a également affirmé qu'une conférence de presse est prévue, dans les prochains jours, au cours de laquelle le président de Nidaa Tounès dressera, dès son retour, un état des lieux. «De l'issue de cette rencontre dépend l'espoir de tout un peuple », a-t-il affirmé sur sa page. Une théorie que partage également le porte-parole de Nidaa Tounès, Ridha Belhaj, qui a affirmé, sur les ondes d'Express Fm, que lors de cette rencontre, BCE a réitéré la position de Nidaa Tounès ainsi que ses engagements au sein du Front du Salut, dans lequel il fait partie, à savoir, un gouvernement présidé par une personnalité apolitique, qui n'a pas l'intention de se présenter aux élections, et qui assurera la suite de la période transitionnelle. Il a affirmé que Béji Caïd Essebsi reste convaincu en une solution de sortie de crise à laquelle participeront toutes les parties prenantes aussi bien politiques, que syndicales ou patronales. Ridha Belhaj a également souligné que les deux protagonistes ne sont pas encore parvenus à un accord et qu'une deuxième entrevue est prévue dans les jours à venir. Du côté de leurs alliés dans le Front du Salut, Hamma Hammami s'est exprimé sur la page du Front Populaire pour affirmer : « Il nous importe peu que Béji Caïd Essebsi ait rencontré Rached Ghannouchi, nous estimons que les membres du Front du Salut sont tous libres de faire des rencontres et d'entamer des dialogues […] le plus important est l'attachement de BCE aux fondements du Front du Salut que nous estimons être l'unique sortie de la crise actuelle ». Au sujet de Rached Ghannouchi, le leader du Front Populaire a fustigé « la stratégie d'Ennahdha de diviser et de diaboliser ses adversaires politiques dans une volonté de sortir de son isolement et sans faire de réelles concessions ». Il a affirmé, aussi : « les dirigeants d'Ennahdha tels que Noureddine B'hiri, Abdellatif Mekki, Ali Laârayedh ou Sahbi Attig, veulent imputer les tares de leur parti au Front Populaire en essayant de le diaboliser et de l'exclure ». Et d'ajouter « Ennahdha essaie aujourd'hui de mettre le grappin sur les forces dites du Centre, telles que Nidaa Tounès, en leur vendant des mirages sans pour autant accepter leurs revendications ». Il a également accusé Ennahdha d'exercer des pressions sur l'UGTT à travers, notamment, l'utilisation des LPR ». Du côté d'Ennahdha, Meherzia Laâbidi, vice-présidente de l'ANC, a affirmé que la rencontre Béji Caïd Essebsi-Rached Ghannouchi s'inscrit dans une volonté de réussir la transition démocratique et de sortir de la crise en privilégiant le dialogue aux conflits.