Le journaliste Zied El Héni comparaitra mardi 22 octobre devant le juge d'instruction du 1er bureau du Tribunal de première instance de Sousse, en tant qu'accusé. Cette comparution intervient suite à une plainte déposée par l'ancien procureur de la République de Tunis. D'après M. El Héni, la plainte a été déposée à la demande du ministre de la Justice, Nadhir Ben Ammou, en personne. Zied El Héni a commenté un communiqué de presse émis par le procureur et l'a qualifié de mensonger, tout en présentant les preuves pour étayer ses dires. Son intervention était au sujet de la détention d'un journaliste-photographe qu'on a impliqué et mis en prison, suite au jet d'œuf ayant ciblé le ministre de la Culture. Le procureur a alors indiqué que le journaliste-photographe a avoué sa complicité dans cette affaire, ce qui est totalement faux, comme l'a démontré Zied El Héni. Le journaliste a fini par bénéficier d'un non-lieu par la suite. Paradoxalement, dans la convocation que Zied El Héni a reçue, il est indiqué qu'il accuse, sans preuves, un fonctionnaire et ce malgré les documents en sa possession prouvant ses propos. A cela, on lui ajoute l'accusation d'insultes.
La convocation émise par le juge d'instruction fait appel à la fois à l'article 128 du code pénal et au décret 115 (une faute de frappe dans la convocation indique 1115) lié aux délits de presse. Zied El Héni bénéficiera, sans aucun doute, de la défense de plusieurs avocats qui relèveront les irrégularités procédurales dans cette affaire dont le premier épisode s'est soldé par la détention, durant trois nuits du journaliste, et d'une grève générale.