Le réseau Taysir Microfinance a organisé, lundi 19 mai 2014, une conférence de presse à l'occasion de l'inauguration de son siège à la Cité Ibn Khaldoun. Outre les principaux acteurs du projet Taysir, on note parmi les présents à cette conférence, François Gouyette, ambassadeur de France à Tunis, Chedli Ayari, gouverneur de la banque centrale, et Laura Baeza, ambassadrice de l'Union Européenne en Tunisie. Le projet Taysir Microfinance a été initié en 2011 par des investisseurs tunisiens, suite à la publication de la nouvelle loi sur la microfinance. Il est la première institution de microfinance agréée en Tunisie dans le cadre de cette loi. Le réseau Taysir se compose de Taysir Microfinance qui est une institution financière au capital majoritairement tunisien et de Taysir Conseil, une ONG dont le but est d'accompagner les clients de Taysir Microfinance. Mme Maria Nowak co-fondatrice de Adie, une association française d'utilité publique, a souligné l'importance du développement économique pour la durabilité de la démocratie. « Nous avons vraiment voulu apporter une petite contribution à la réussite de ce printemps arabe, à l'instauration d'une démocratie durable qui, dans notre esprit, ne peut se séparer d'une démocratie économique» a-t-elle dit. Tarek Cherif, président de Taysir Microfinance a déclaré que chez Taysir, on ambitionne d'atteindre 50 000 crédits octroyés sur les cinq années à venir et que les principaux bénéficiaires seront les jeunes, les femmes et les paysans. Il ajouté également que les régions défavorisées seront priorisées par rapport aux autres. Tarek Cherif a aussi exprimé sa confiance en ce projet. « Nous sommes confiants dans l'avenir et je pense que Taysir fera son chemin et contribuera à sa manière au développement des régions, notamment les plus défavorisés» a-t-il conclut. Abderrazak Zouari, président de l'ONG Taysir Conseil a indiqué dans son intervention que le problème du développement dépasse la question du financement, car englobe aussi la formation, l'accompagnement et le coaching. Quant à M. Gouyette, il a exprimé son encouragement à cette initiative et rappelé le soutien financier présenté par son pays au réseau Taysir à travers l'Agence Française de Développement (AFD) qui était l'un des premiers bailleurs de fonds à appuyer l'idée. Mme Baeza, ambassadrice de l'union européenne, a rappelé le mérite de l'ancien ministre des Finances, Jelloul Ayed, qui a donné l'impulsion à la mise en place d'un cadre législatif permettant à des institutions comme Taysir de naître. « Nous sommes très intéressés à la banque centrale par la microfinance qui pour le moment nous échappe, mais je ne perds pas espoir de la récupérer et de la mettre sous l'égide de la banque centrale dans un avenir proche » a déclaré, sur un ton ironique, M. Ayari, gouverneur de la BCT. Le choix de la cité Ibn Khaldoun pour installer le siège de Taysir n'est pas hasardeux. En s'implantant dans ce quartier populaire, Taysir cherche à être proche des populations les plus fragilisées économiquement et qui sont exclues du système banquier traditionnel.