L'affaire de l'usurpation de l'identité de l'élu Mabrouk Hrizi va faire couler de l'encre, d'autant plus que le mystère demeure total quatre jours après les faits. L'affaire a commencé mardi 2 décembre, au cours de la séance inaugurale de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP). Un individu a usurpé l'identité du député de CPR, Mabrouk Hrizi. L'usurpateur a ainsi participé à la plénière et prêté serment en lieu et place de M. Hrizi. L'individu, qui s'est avéré être un policier par la suite, était aux côtés du député et SG du CPR, Imed Daïmi qui n'a pas bronché, ni alerté les forces de l'ordre après avoir été surpris de voir qu'un usurpateur a prêté serment à la place de son camarade. On précisera la coïncidence troublante que l'élu et l'usurpateur portaient des chemises et des cravates de même couleur sous des costumes sombres et que les deux portaient des badges de l'assemblée. Plus tard dans la journée, Imed Daïmi indiquera qu'il a alerté Mabrouk Hrizi qui, à son tour, a alerté les forces de l'ordre qui ont procédé à son arrestation. Depuis, l'individu est en garde à vue et on n'en sait pas plus sur lui. Il n'a même pas pu prendre contact avec un avocat, vu que la législation en vigueur ne le permet pas. Vendredi 5 décembre, intervenant en qualité de chroniqueur, Zied El Héni s'est interrogé sur cette affaire et a fait part des informations qu'il a en sa possession. Usant du conditionnel, il a pris soin de souligner et de répéter qu'il n'accuse personne et qu'il ne fait que s'interroger sur les mystères entourant cette affaire. Il a indiqué qu'il y a deux théories, où bien cette affaire a été coordonnée entre l'usurpateur, l'élu et les dirigeants du CPR. Pour étayer sa théorie, Zied El Héni rappelle que Imed Daïmi a dit que c'était les membres du CPR qui ont alerté les autorités de la supercherie, alors qu'un membre du syndicat de la sûreté de la présidence de la République dément cette version et dit que c'est la police qui a procédé directement à l'arrestation de l'usurpateur. La deuxième théorie de M. El Héni est encore plus grave puisqu'il précise que l'usurpateur travaille dans un service d'écoutes dans une direction du ministère de l'Intérieur. Il s'interroge comment cet individu a su que Mabrouk Hrizi allait s'absenter ce jour là de l'assemblée, qui l'a envoyé, comment se fait-il qu'un fonctionnaire dans un département sensible du ministère de l'Intérieur puisse s'absenter de son service. Zied El Héni cite ensuite le syndicaliste des forces de l'ordre Walid Zarrouk qui a donné des éléments d'information sur le policier-usurpateur. D'après M. Zarrouk, cité par M. El Héni, l'individu aurait réservé une chambre d'hôtel à Sousse et aurait été aperçu en compagnie de deux personnes, dont un Français. D'après M. Zarrouk, l'individu aurait accédé au Parlement en compagnie de Imed Daïmi et il a pu obtenir une carte magnétique et un badge. M. Zarrouk souligne que la sûreté présidentielle n'a rien à voir avec son entrée à l'assemblée. Zied El Héni fait remarquer qu'il y a des caméras de surveillance au parlement et qu'il est impératif de visionner ces caméras et de remettre les enregistrements aux enquêteurs. Zied El Héni achève son introduction en soulignant qu'il n'accuse personne et qu'il ne veut que connaitre la vérité. Quelques minutes après, Imed Daïmi intervient sur antenne par téléphone après avoir exigé le droit de réponse. Dans son intervention, le SG du CPR avoue qu'il n'a pas vu l'émission vu qu'il était en voiture, mais qu'on lui a rapporté ce que Zied El Héni a déclaré et il estime qu'il y a beaucoup de diffamation et de tromperies de sa part. Il indique que ce qu'a dit M. El Héni n'a rien à voir avec la réalité et il s'étonne de ses propos. L'animatrice Myriam Belkadhi l'interroge sur ce qu'a dit Zied El Héni. Et Imed Daïmi de répondre, bien sûr de lui, « Il a dit que c'est moi qui ai fait entrer l'usurpateur et il a inventé des histoires imaginaires, des théories loufoques et il a parlé des services secrets… » Et de dénigrer ensuite Zied El Héni en disant que ses propos ne reflètent pas l'image d'un journaliste respectable qui devrait vérifier toutes ses informations et d'en apporter les preuves avant de les rendre publiques. Accuser injustement les gens ne reflète aucune crédibilité, dit le SG du CPR. M. Daïmi répète la version qu'il a donnée auparavant et dans laquelle il a dit que l'usurpateur était assis à ses côtés et s'est présenté comme député de l'UPL. Après avoir prêté serment et quand Imed Daïmi a manifesté sa surprise en l'interrogeant pourquoi il a fait ça, l'usurpateur lui aurait dit avoir cru entendre son nom. Par la suite, il est allé parler de l'incident avec un fonctionnaire de l'assemblée et des jeunes de l'association Bawsala et son camarade. Précisons qu'il n'a jamais donné cette version auparavant, puisqu'il a déclaré avoir alerté Mabrouk Hrizi et non un fonctionnaire ou des agents de Bawsala.