Le leader de Nidaa Tounes et candidat à la présidentielle, Béji Caïd Essebsi, a été l'invité de La matinale de Wael Toukabri et Zyed Krichen sur Shems Fm ce lundi 8 décembre 2014, où il a éclairci la position de son parti sur plusieurs sujets. Concernant l'entente entre Nidaa Tounes et Ennahdha dans les élections de la présidence de l'Assemblée des représentants du peuple, M. Caïd Essebsi a indiqué qu'il n'y avait pas eu d'accord tacite entre les deux partis. Il a cependant souligné qu'il y eu un dialogue avec non seulement le parti islamiste mais aussi les quatre premiers partis que le peuple avait choisi et qui ont une majorité absolue des sièges. Pour lui, le peuple avait dit son mot en choisissant de ne pas donner à Nidaa Tounes la majorité absolue mais une majorité relative, et son parti doit respecter sa volonté. Et puisqu'il était évident que la place de président revienne à un membre de Nidaa, il était normal que celle de premier-vice président soit attribuée à un membre d'Ennahdha, a argumenté M. Caïd Essebsi. « Ceci dit, nous n'avons pas demandé à Ennahdha de voter pour nous», a-t-il dit également. Autre point, M. Caïd Essebsi a affirmé que ce raisonnement ne tient plus pour le gouvernement car le peuple a choisi de charger Nidaa Tounes de composer la future équipe ministérielle : «Il n'y aura pas d'exclusion mais tout le monde ne pourra pas être représenté dans ce gouvernement»… «Nous sommes en train d'étudier les programmes des partis et nous nous allierons avec ceux qui partagent notre vision des choses, dans l'intérêt de la Tunisie». Concernant les votes pour la présidentielle, Béji Caïd Essebsi a précisé que lorsqu'il a entendu parler du débat au sein du Front populaire, il a rendu visite à Hamma Hammami pour qu'il ne soit pas la cause de la division du FP et ce, afin de préserver l'équilibre politique du pays. «La vrai e démocratie n'est pas de tenir des élections mais de fournir le climat favorable pour permettre l'alternance au pouvoir. Il n'y a pas d'alternance si le paysage politique n'est pas équilibré», a-t-il noté. Concernant les votes des bases d'Ennahdha, M. Caïd Essebsi a souligné qu'elles sont libres d'élire ceux qu'elles veulent, précisant qu'au premier tour, elles ont soutenu Moncef Marzouki : «Nous n'avons rien demandé à Ennahdha et le mouvement ne nous a rien promis», a-t-il indiqué en réponse à une interrogation sur le fait que le parti islamiste aurait donné des recommandations de vote à ses partisans pour le soutenir au second tour. «Elles (les bases) sont libres d'élire celui qu'elles veulent !», a-t-il affirmé. Revenant à l'histoire de son débat avec Moncef Marzouki, Béji Caïd Essebsi a indiqué qu'il n'était ni pour ni contre, «j'en entendu parler dans les médias». «Si le peuple est satisfait de sa prestation pour ces 3 ans, il peut le réélire, sinon s'il juge qu'il a laissé la Tunisie dans un piètre état …». Commentant la grève des enseignants du secondaire, bien qu'il dit comprendre les deux points de vue, le candidat à la présidentielle a souligné qu'il n'y a rien qui ne puisse être résolu avec le dialogue : «La loi doit être appliquée mais il y a une question de timing à respecter ».