Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a condamné, dans un communiqué rendu public vendredi 26 décembre 2014, les agissements du député de Nidaa Tounes au sein du Parlement, Khemaïs Ksila. Les faits ont eu lieu lors de la soirée électorale du dimanche 21 décembre, au cours de laquelle le député a été invité à une émission diffusée sur la chaîne Al Wataniya 1. Khemaïs Ksila, s'est énervé et a quitté le plateau, en agressant verbalement les journalistes. Outre les termes inappropriés utilisés par le député, celui-ci a également agressé le PDG de la Télévision tunisienne et l'a bousculé alors que le responsable essayait de le convaincre de ne pas quitter le plateau. A la lumière de cet incident, le Syndicat des journalistes a condamné cette agression "gratuite", d'autant plus qu'elle émane d'un représentant du peuple, qui s'est longtemps targué de respecter les journalistes et la liberté de la presse. Le SNJT a exprimé sa crainte qu'un tel incident reflète "un certain comportement politique au sein de Nidaa Tounes, surtout qu'un bon nombre de ses députés avaient des liens avec l'ancien régime despotique et liberticide, ayant œuvré durant des décennies à réprimer les libertés, dont la liberté de presse et d'expression". Ainsi, le syndicat met en garde les nouveaux dirigeants de la Tunisie, en particulier "ceux qui ont été élevés dans la culture de l'autoritarisme", que le les Tunisiens et à leur tête les journalistes, sont prêts à faire face au retour de la répression de la presse. Le SNJT appelle finalement les militants et les défenseures des libertés à rester vigilants, pour défendre la liberté de la presse en tant que l'un des principaux acquis de la révolution.