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Tunisie Haute tension à l'AGO de l'UBCI : Rien ne va plus entre les administrateurs et certains actionnaires !
Publié dans Business News le 08 - 02 - 2015

Après plusieurs ajournements et plus de six mois de retard sur les délais ordinaires, l'Union Bancaire du Commerce et de l'Industrie (UBCI), filiale du groupe français BNP PARIBAS, a fini par tenir son Assemblée générale ordinaire pour l'exercice 2013 et ce le jeudi 5 février 2015 à l'hôtel Regency à Gammarth. Co-présidée par son président du Conseil d'administration Abderrazak Zouari et son Administrateur directeur général Patrick Poupon, l'AG s'est tenue dans une ambiance très tendue avec, au menu, crêpage de chignon, cris, échanges verbaux violents, dévoilement de secrets bancaires et échanges d'accusations entre des administrateurs et un actionnaire très mécontent.
L'UBCI a enregistré, pour l'exercice 2013, une amélioration de son résultat net après impôt de 5,434 millions de dinars (MD) et ses actionnaires auront droit à un dividende de 300 millimes par action.
Côté performance, les dépôts de la banque ont augmenté de 3,29% passant de 1.847,27 MD en 2012 à 1.908 MD en 2013 alors que les crédits se sont accrus de 4,72%, évoluant de 2.535,58 MD à 2.731,5 MD pour cette même période. Le produit net bancaire enregistre un accroissement de 126,7 MD à 140,8 MD, soit en hausse de 11,14%.
Le coefficient d'exploitation s'est amélioré malgré l'augmentation des charges générales. Ainsi et grâce à un effet ciseau positif illustré par un taux de croissance de PNB plus important que celui des charges et un coût du risque maitrisé, le résultat brut d'exploitation affiche une progression de 45,2%.
La banque a dû réviser ses états financiers un premier temps après le refus de la Banque centrale de Tunisie (BCT) de ses comptes en juillet dernier en prenant en considération des réserves des commissaires aux comptes sur le bilan de l'exercice 2013. En effet, le rapport des commissaires aux comptes indique que l'UBCI a fait l'objet d'un redressement fiscal pour l'exercice 2009 de 591.000 dinars et d'un second pour les exercices 2010, 2011 et 2012 de 12,863 MD. La première provision de la banque jugée insuffisante par Fayçal Derbel et Sonia Ketari Louzir, a poussé la banque à constituer à cet effet une provision pour l'exercice 2013 de 7 MD en couverture du risque associé.
Ceci pour les chiffres officiels. Concernant l'AG du jeudi 5 février, elle a été marquée par le conflit public et judiciaire jeté sur la place publique par l'actionnaire Khaled Sellami. A l'origine de ce conflit (officiellement parlant) des conventions liant l'UBCI à sa banque-mère BNP Paribas. Le volume financier de ces conventions a poussé l'été dernier la BCT à refuser les comptes de l'UBCI et à suspendre tout transfert vers la BNP Paribas. Une médiation a été entreprise et un accord a été trouvé, la BNP proposant un plan qui a deux objectifs : répondre à la demande du régulateur la BCT et donner à l'UBCI la possibilité de bien aborder l'avenir, explique l'administrateur Philippe Tartelin.
Ce plan comporte trois axes. Le premier est relatif à la gouvernance : la BCT a rappelé qu'il doit y avoir dans le conseil d'administration deux administrateurs indépendants ce qu'a exécuté l'UBCI en nommant Ridha Ben Mosbah et Jean-Marc Brault De Bournonville, qui présideront le Comité permanent d'audit interne et le Comité des risques.
Le Conseil d'administration a décidé par ailleurs de créer le poste de DGA et d'y nommer un cadre supérieur issu des rangs de l'UBCI, qui est Habiba Hadhri.
Le deuxième axe concerne les conventions réglementées. Il a été décidé l'élaboration d'une nouvelle convention et la fixation d'un plafond de dépenses en matière de maintenance informatique et assistance technique à hauteur de 2,5% du PNB de l'exercice précédent.
Quant au troisième axe, il est relatif à des mesures financières : la BNP Paribas, après avoir versé une première enveloppe de 3,5 MD sur la période 2012-2013, va reverser 17 MD en deux tranches 10,5 MD pour 2013 ( 4,907 MD en tant que prise en charge des dépenses effectuées par l'UBCI en 2013 en matière de maintenance et de prestations informatiques, 2,3 MD prise en charge d'immobilisations incorporelles acquises auprès du groupe et 3,293 MD produit exceptionnel) et 6,5 MD pour 2014 qui concerne la non facturation par PNB Paribas des dépenses liées aux conventions réglementées.
De ce programme, il ressort que le résultat net, en prenant en considération ce plan, passe de 12,402 MD à 20,427 MD, soit en hausse de 64,7%. Les actionnaires auront droit à un dividende de 5,22 MD.
L'UBCI a, par ailleurs, mis un plan stratégique pour 2014-2016 visant à renforcer l'effet ciseau positif basé sur un rythme de progression des revenus (+10,4%) qui soit supérieur à celui des charges (+6,1%), permettant ainsi de réduire sensiblement le coefficient d'exploitation et d'améliorer la rentabilité. Ainsi, l'UBCI espère augmenter son résultat brut d'exploitation de 19,6%. Et son résultat net de 33,7%.
En dépit de ces efforts, ces résultats et ce plan n'ont pas été suffisants au goût de certains actionnaires qui l'ont clamé haut et fort, exprimant leur mécontentement et usant parfois de termes blessants à l'encontre des membres du conseil d'administration notamment les représentants de l'actionnaire français. Durant l'AG, on entendra ainsi «Bandits», «colonisateurs», «voleurs», etc. Ces actionnaires reprochent au conseil une mauvaise gestion et des résultats qui ne seraient pas au rendez-vous.
Le célèbre actionnaire Mustapha Chouaïeb a, ainsi, reproché les dépenses en prestations informatiques : «Qu'a apporté de plus le logiciel que la BNP Paribas a mis en place, on ne pouvait pas acheter un logiciel tunisien moins cher ? Pourquoi finançons-nous la société française ?», s'est-il indigné. Il a, aussi, critiqué les rémunérations du président du Conseil d'administration (322.790 dinars) et celle du directeur général (637.919 dinars) ainsi que les jetons de présence des administrateurs (476.000 dinars) qu'il juge excessives en prenant en considération le SMIG et le salaire moyen des PDG en Tunisie.
Il considère que les 17 MD versés par BNP Paribas sont une restitution des avoirs de leur banque et non pas un soutien ou un don. Il a aussi noté que pendant l'exercice de 2013, l'un des administrateurs occupait aussi la fonction d'administrateur chez une banque concurrente, ce qui est contraire à la loi !
Mais c'est via l'actionnaire Khaled Sellami que l'on verra le ‘'spectacle'' désolant. Il a annoncé avoir déposé avec certains actionnaires plusieurs plaintes contre le Conseil d'administration pour abus de biens sociaux, subtilisation des fonds de la société et faux et usage de faux accusant le conseil d'avoir falsifié le PV de l'AGO du 26 juillet 2013. On notera au passage qu'une instruction judiciaire est ouverte et que plusieurs administrateurs et managers de l'UBCI ont déjà été interrogés par la brigade économique à El Gorjani et ce depuis l'été dernier.
M. Sellami a dénoncé des conventions passées entre l'UBCI et BNP sans l'accord préalable de la BCT. Selon lui, la BCT a détecté de grandes infractions et a obligé les dirigeants à redresser la barre et à rectifier le tir, notamment en révisant ces conventions. Il estime que les redressements sont dus à la mauvaise gestion et notamment au non-respect de la loi sous les ordres de la société mère. Il conclut donc que c'est à BNP d'assumer les conséquences et de payer les amendes et les pénalités. Les actionnaires plaignants réclament, ainsi, à la BNP la restitution d'un montant de 40 MD.
Grosso modo, les actionnaires reprochent l'impact trop important des conventions passées par la banque sur sa rentabilité et qui impacte directement le résultat et leurs dividendes.
Pour d'autres actionnaires, bien que la banque dispose de l'expertise et du réseau de BNP Paribas, que la structure des dépôts est avantageuse, que les coûts des risques sont très maitrisés et que l'UBCI ait l'un des meilleurs coefficients d'exploitation en Tunisie, les bénéfices sont faibles et la banque dispose des plus faibles fonds propres de la place. D'après eux, il faut une totale remise en question de la gouvernance et de sa politique.
Dans ce climat de tension, l'administrateur Mohamed Riahi est intervenu pour apaiser les esprits, via un speech préparé et lu par son fils, et ceci malgré un échange verbal violent avec M. Sellami. Il a estimé que la prochaine gouvernance sera efficace, car il estime que le conseil a assaini sa gestion et après les efforts consentis par la banque : «Je crois qu'elle sera un exemple et c'est tant mieux». Pour lui, la banque «réalise des améliorations par "petits coups" et à "moindre coût"», mais «Il faut de l'indulgence, de la sérénité, et une paix des braves». M. Riahi estime qu'il faut revoir au fur et à mesure la méthode de gouvernance dans l'intérêt de la banque et rester à l'écoute de tous les intéressés (personnel, actionnaires, commissaires aux comptes, etc.). «Concernant les points négatifs de notre gestion (le transport de fonds et l'assurance), nous allons lancer des appels d'offres pour y remédier. Nous allons dynamiser de plus en plus nos filiales. D'ailleurs, l'activité du leasing a réalisé la plus grande progression du secteur en 2013», a-t-il affirmé. Il a aussi noté que l'équilibre tant recherché s'est enfin réalisé au niveau du conseil entre administrateurs tunisiens et administrateurs représentant la BNP Paribas. Il a aussi appelé à faire table rase du passé et faire appel aux enfants de la banque pour sa direction et sa gestion.
Cela dit, il admet qu'on ne peut pas oublier de soulever le problème de l'éthique : les administrateurs doivent respecter les lois tunisiennes en acceptant de se soumettre à des appels d'offres. «Oublions le triste passé, et allons de l'avant, voyons l'avenir avec sérénité et optimisme, et faisons la paix des braves», a conclu Mohamed Riahi. On notera, au passage, que M. Riahi lui-même est dans le collimateur de la justice après la plainte déposée par M. Sellami en son nom et au nom d'autres actionnaires.
Réagissant à tout cela, l'Administrateur directeur général de l'UBCI, Patrick Poupon, a admis, dans une déclaration à la presse à l'issue de l'AGO, qu'il y a eu un manque du respect du formalisme et un vice de procédure. Pour lever toute suspicion, la BNP Paribas a reversé à l'UBCI le montant des conventions incriminées, ce qui annule ces conventions. Pour lui, la banque a besoin de logiciel et d'assistance technique, mais elle fera attention pour que les prochaines dépenses en matière de maintenance informatique et assistance technique soient inférieures au plafond de 2,5% du PNB de l'exercice précédent ou ait l'approbation de l'assemblée.
Pour le président du Conseil d'administration de la banque Abderrazak Zouari, l'UBCI a le meilleur système d'information de la place, grâce à cet investissement incriminé par certains actionnaires et qui a permis à la banque d'avoir le meilleur niveau de maitrise des risques de la place. Pour lui, ces dépenses sont nécessaires.
M. Poupon a souligné, pour sa part, qu'il n'y a pas de virement injustifié vers la société mère et que les virements correspondent exactement au règlement de factures émises par BNP. «Oui, il y a un problème de rentabilité, malgré notre coefficient d'exploitation élevé : c'est un fait acquis, a-t-il consenti, mais ce n'est pas parce qu'on va arrêter les investissements qu'on va gagner beaucoup plus d'argent. Il faut plutôt maitriser la croissance des dépenses pour qu'elle soit inférieure à celle des recettes. Nous constatons l'amélioration des résultats depuis 2 ans, les résultats de 2014 vont prouver que l'amélioration se poursuit et que nous sommes sur la bonne voie».
Concernant le transfert de devises, Mohamed Riahi a indiqué qu'ils ont tous été faits sous la présidence de l'ancien président, Slaheddine Bouguerra, et sous le couvert des autorités compétentes : «la BCT n'était pas au courant et c'est le comble», a-t-il révélé, revenant ainsi à l'avant 2010.
En réponse à une question sur son départ ou non en juin prochain, Patrick Poupon a précisé qu'il «ne décide ni de son salaire, ni de la date de son départ» : c'est au conseil d'administration de décider. Pour M. Riahi, «on ne change jamais une équipe qui gagne». Avec l'entrée de deux administrateurs indépendants, de Sonia Bouricha (à la place de son père feu Taher Bouricha) et de la nouvelle DGA Habiba Hadhri, l'UBCI va avoir une gouvernance des meilleurs de la place : «je vous le garantis !», a juré Mohamed Riahi.
En conclusion, Patrick Poupon a souligné qu'«indépendamment des plaintes, l'UBCI continuera à améliorer ces fondamentaux et à accélérer sa croissance ainsi que sa rentabilité. Il y a encore du travail à faire et nous sommes déterminés à réaliser ce travail avec l'ensemble de nos collaborateurs».


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