La décision relative à la dissolution de l'appareil de sûreté de l'Etat, prise au lendemain de la révolution, est «criminelle et irréfléchie», a estimé, lundi 20 avril 2015 le secrétaire d'Etat chargé des Affaires sécuritaires, Rafik Chelly, à la clôture d'un workshop organisé par le ministère de l'Intérieur sur le programme "Frontières pour tous". La direction de la sûreté de l'Etat détenait un véritable rôle de prévention dans la protection des frontières, notamment en incitant les habitants des zones frontalières et les gardes-forestiers, en particulier, à fournir des informations sur d'éventuels mouvements suspects, a expliqué M. Chelly. Il a indiqué, dans ce contexte, que le ministère de l'Intérieur est en train de rétablir ces systèmes qui ont «un rôle capital et palpable» en matière de sûreté nationale afin de combler ce vide.
Assurer la sécurité des frontières tunisiennes avec la Libye d'une part, et l'Algérie d'autre part, représente aujourd'hui une priorité absolue, au regard de la situation de certains pays voisins et ses répercussions sur la sécurité et la stabilité de la Tunisie, a affirmé le secrétaire d'Etat chargé des Affaires sécuritaires. Il a précisé que le ministère de l'Intérieur a adopté une nouvelle approche basée essentiellement sur l'enracinement d'une «culture participative de la sécurité», en associant la société dans la lutte contre le terrorisme et la contrebande à travers l'incitation à dénoncer tout comportement ou mouvement suspects. Ainsi, les citoyens qui contribueront à la réussite des plans sécuritaires et à la protection du pays contre les dangers du terrorisme et de la contrebande seront récompensés moralement et matériellement, a-t-il déclaré.
Par ailleurs, Rafik Chelly a indiqué que le ministère est en train d'étudier un projet pour la protection de la bande frontalière avec la Libye. Il s'agit d'installer un «grillage électrique intelligent» pour lutter contre les groupes terroristes.