Etalage de linge sale en public en attendant le crêpage de chignon ? On en est presque là à Nidaa Tounes au vu de ce que vient de publier son vice-président, Faouzi Elloumi, sur Facebook. Karim Baklouti Barketallah, un des militants actifs et influents du parti a publié hier soir un post pour demander à ce que l'on soit unis autour de Mohsen Marzouk. Tout en s'interrogeant qui dérange et pourquoi le secrétaire général de Nidaa Tounes est fortement critiqué, voire sali jusqu'à atteindre la morale, KBB s'arrête sur le constat que Nidaa se trouve dans la tourmente et a du mal à démarrer depuis le départ de Béji Caïd Essebsi à Carthage. « Donnons lui la chance d'avancer et jugeons le sur le résultat avec pour premier défi celui de refaire carburer la machine Nidaa et réussir son premier congrès », conclue KBB.
Ces propos ne semblent pas avoir plu à Faouzi Elloumi qui a réagi en s'en prenant à Mohsen Marzouk. Le tout publiquement, puisque KBB a posté son message sur son profil public et non dans un groupe fermé. Faouzi Elloumi indique : « Mohsen Marzouk n'a jamais dirigé les élections de Nidaa Tounes, il s'est uniquement occupé de la communication de BCE. La machine électorale nationale, régionale et locale de NT a été construite et dirigée tout au long des Législatives et des Présidentielles par la commission nationale des élections dont Mohsen Marzouk ne fait pas partie. Tout ce qui a été dit dans ce domaine n'est qu'une campagne mensongère de communication pour s'attribuer des mérites qui ne reviennent réellement qu'à l'équipe qui a véritablement dirigé les élections ».
Il y a là un double hic et une contrevérité. On a beau critiquer Mohsen Marzouk, parfois à tort et parfois à raison, mais cela n'enlève en rien son mérite durant la campagne présidentielle où il était le directeur (donc numéro un) et non un simple cadre s'occupant de la communication de BCE.
Où était Faouzi Elloumi pendant ce temps-là ? En disgrâce, tout simplement, et ce sur décision du président de Nidaa à l'époque, Béji Caïd Essebsi. En clair, M. Elloumi n'a même pas participé à la campagne et il n'a regagné le bercail qu'après la victoire de Nidaa et de BCE dans les élections. Quoiqu'il en soit, Faouzi Elloumi et vu son nouveau statut de vice-président, ne sert nullement son parti, ni sa propre personne, en désavouant publiquement son « camarade » avec des contrevérités historiques, de surcroit. Pendant que les leaders de Nidaa se crêpent ainsi le chignon, leurs adversaires politiques (à commencer par Ennahdha où l'unité de façade est une règle) se frottent les mains, alors que les militants et sympathisants de Nidaa s'inquiètent de l'avenir de leur parti et du pays tout court. Mise à jour : Faouzi Elloumi a pris contact avec Business News pour apporter certaines précisions à propos de son statut. Ainsi, Faouzi Elloumi a déclaré que le travail pendant les élections a été fait, en grande partie, par la commission nationale des élections. Il a ajouté que ce travail a été fait grâce aux 150 personnes composant cette instance, qu'il a présidé, ainsi que les milliers de personnes qui ont travaillé au niveau des régions et des localités. Il a ajouté que Mohsen Marzouk ne faisait pas partie de cette instance. Poursuivant ses précisions, Faouzi Elloumi déclare ne pas avoir en disgrâce au sein du parti. Il ajoute que c'était relatif à sa volonté de quitter la présidence de la commission nationale des élections.