La FTAV a organisé mercredi 22 septembre 2015, à Hammamet, une assemblée générale exceptionnelle. Plusieurs dizaines de patrons d'agences de voyage, venus des quatre coins du pays, y ont participé. Le débat était animé et riche en propositions. Les intervenants se sont exprimés sur leurs problèmes avec enthousiasme et ferveur. Les propositions pour une sortie de crise divergent. Cependant, le constat est le même : « La situation est catastrophique », s'accordent-ils à dire.
« Si on continue à maintenir la même politique, on sera anéanti. Ce qu'on fait actuellement en Tunisie n'est pas du tourisme. C'est de l'hébergement », a soutenu Hela Abichou, propriétaire d'une agence de voyage à Djerba. Un avis partagé par Zouhaier qui demande aussi de changer de « business plan ». Le métier des agences de voyage évolue à vitesse grand V. Les méthodes traditionnelles ne font plus le poids, a-t-il avancé. « De nos jours, les agences de voyages ont diversifié leur produit. Ils ont carrément chamboulé le métier. Si nous n'avons pas les capacités de changer la manière de faire alors changeons de métier. Autrement, nous devons nous adapter aux nouvelles évolutions », a-t-il dit en substance. D'autres ont appelé à l'escalade. Une action de grande envergure est de circonstance pour bousculer le gouvernement, a-t-on jugé. C'est le seul moyen, estime-t-on, pour le pousser à appliquer les mesures qu'il avait officiellement décidées au lendemain de l'attaque terroriste de Sousse. Ahmed, patron d'une agence de voyage, a appelé, dans ce contexte, à organiser une opération escargot. Une proposition qui, plus tard, a été retenue au vote. Des bus et des voitures défileront, ainsi, le 8 octobre 2015 dans l'une des artères principales de la capitale. Pour certains, cela ne suffira pas. Il faut jouer la carte de la désobéissance civile. « Nous devons cesser de payer l'impôt, les taxes et même les charges sociales des employés », a lancé un autre intervenant. Une idée qui ne fait pas l'unanimité à l'assemblée. Nadia Ghozzi, PDG d'une agence de voyage, considère que cela « ne mènera à rien ». Toutefois, elle propose de créer un fonds de solidarité auquel contribuerait chacun selon ses moyens. Ce fonds, dit-elle, permettrait de venir en aide aux entreprises du secteur qui sont en difficulté.
De son côté, Mohamed Toumi, président de la FTAV, propose de procéder par étape. « Notre assemblée est déjà un signal fort pour le gouvernement. Le premier pas à faire sera, d'abord, d'organiser une opération escargot. Ensuite, on discutera, en fonction du résultat obtenu, des prochaines actions à mener », a-t-il déclaré, martelant qu'il est « le porte-voix des agences de voyages » et qu'il « ne peut décider à la place de l'assemblée ». M. Toumi a également suggéré de créer un grand tour opérateur tunisien qui soit capable d'attirer les touristes.