Dans un nouveau passage télévisé, l'avocat Mounir Ben Salha est revenu sur la décicion d'interdiction d'exercice prononcée à son encontre lors d'un entretien accordé à Borhane Bsaïes sur Nessma TV, ce soir du mercredi 28 octobre 2015. Une réaction qui survient surtout après que la décision d'interdiction d'exercice ait touché, aujourd'hui même, deux autres avocats, en l'occurrence Fathi El Mouldi et Seifeddine Makhlouf. Me Ben Salha a tenu à, d'abord à indiquer qu'il n'a encore rien reçu, comme document officiel pour lui notifier la décision en question. « Jusqu'à présent, l'affaire n'a pas dépassé les médias et les réseaux sociaux sur Facebook », a-t-il affirmé.
Ensuite et tout en exprimant son respect à ses collègues de la Section de Tunis de l'Ordre des avocats, Mounir Ben Salha estime que le timing de la décision n'est pas innocent dans la mesure où certains de ses collègues l'ont contacté pour le prier de ne plus évoquer des questions telles que celles traitées dans l'émission "Labess" ou encore des faits dont il avait parlé au moment de l'affaire de Moez Ben Gharbia.
Me Ben Salha persiste à dire que sa participation dans les médias n'est pas fréquente et que c'est son plein droit en tant que citoyen de parler politique. « Sinon, on devrait interdire à des dizaines d'avocats d'exercer étant donné qu'ils occupent des postes de responsabilités au sein de partis politiques ou en tant que députés à l'Assemblé des représentants du peuple », a-t-il ajouté en substance. L'invité de Ness Nessma a invité les politiciens et les décideurs à se débarrasser du complexe du passé et de l'ancien régime. C'est un dossier qu'il faut fermer après avoir écrit l'histoire loin des mentalités et des visions rancunières et vengeresses. « Ou alors qu'on élabore une loi criminalisant toute évocation des 23 ans du régime de Ben Ali à l'instar de celle punissant les négationnistes à propos de l'Holocauste en Europe », clame t-il. Et de conclure qu'en interdisant aux avocats de parler politique, le pouvoir commettrait une grave erreur, d'où la nécessité de réviser ces décisions privant cette importante frange professionnelle d'exercer un droit garanti par la Constitution, à s'exprimer et à traiter de la chose publique comme tous les citoyens.