Le bureau exécutif du syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a tenu aujourd'hui, mardi 17 novembre 2015, une réunion urgente suite au communiqué rendu public par le ministère de la Justice. Selon le communiqué de ministère de la Justice, le ministre par intérim Farhat Horchani a ordonné des poursuites judiciaires sur fond de la diffusion d'images du jeune berger Mabrouk Soltani, décapité par un groupe terroriste au Mont Mghilla (Sidi Bouzid). Tous ceux dont l'implication sera prouvée dans cette affaire seront jugés sur la base de l'article 31 de la loi organique n°36 de 2015 en date du 7 août 2015 relative à la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d'argent, précise le ministère de la Justice dans un communiqué. Les poursuites judiciaires ont été ordonnées après que le pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme ait pris en charge l'affaire du crime terroriste.
Le SNJT a, donc, considéré, entre autre, que : - Le communiqué du ministère de la Justice intervient dans le cadre de la guerre déclarée par le chef du gouvernement contre la liberté de la presse et les libertés générales et individuelles, acquises depuis la révolution. - Personne ne peut faire de la surenchère quant à l'attitude des journalistes tunisiens face au terrorisme.Le syndicat a été, en effet, le premier à scander : « aucune neutralité avec le terrorisme », tandis que les positions du pouvoir exécutif étaient, plutôt laxistes. - Rappelle que les structures professionnelles, notamment, le syndicat et la HAICA sont l'unique partie habilitée à déterminer la nature des erreurs professionnelles et les sanctions adéquates. - Le jugement des journalistes en dehors du décret 115 relatif à la liberté de la presse s'inscrit dans le plan visant à avorter la marge de la liberté d'expression.
Par ailleurs, rappelons que l'article 31 stipule qu'il "Est coupable d'infraction terroriste et puni de un à cinq ans d'emprisonnement et d'une amende de cinq mille à vingt mille dinars quiconque, par tous moyens, fait hommage et glorification d'une manière publique, claire et franche d'une infraction terroriste ou de son auteur ou d'une organisation ou entente en rapport avec des infractions terroristes, ou ses membres ou ses activités".