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Discours de Béji Caïd Essebsi, le thème de trop
Publié dans Business News le 30 - 11 - 2015

Les Tunisiens ont tous attendu le discours du président de la République, Béji Caïd Essebsi, prévu en prime time dimanche soir. Après l'attentat terroriste meurtrier qui a frappé un bus de la Garde présidentielle mardi dernier et le couvre-feu instauré depuis, les Tunisiens étaient sans doute tous devant leur poste à 20h45 pour écouter ce qu'avait à leur dire le président.
L'intervention du président de la République devait aborder trois thèmes principaux, à savoir l'unité nationale vis-à-vis de la menace terroriste, la nécessité de réaliser la paix sociale principalement à travers un accord entre l'UGTT et l'UTICA et la crise de Nidaa Tounes, dernier thème qui a accaparé une bonne partie du discours au grand dam de nombreux spectateurs.


Les réactions au discours prononcé hier par le président de la République, Béji Caïd Essebsi, ne se sont pas fait attendre. A peine l'allocution terminée que les internautes se sont déchainés sur les réseaux sociaux. Entre citoyens offensés et personnalités politiques scandalisées ou faisant part d'un soutien inconditionnel au président, la toile a vécu ces dernières heures au rythme de la vague de réponses qui a suivi cette intervention, jugée pour la plupart, plutôt mal venue.

Le leader du Front Populaire, Jilani Hammami a estimé que le discours du président est choquant, il a précisé qu'il s'attendait à ce que ce dernier présente une initiative pour essayer de résoudre les problèmes auxquels le pays est confronté, et non pas un discours traitant quasi exclusivement du conflit au sein de Nidaa Tounes. Jilani Hammami a considéré que Béji Caïd Essebsi a dépassé ses prérogatives et la Constitution, qui stipule dans son article 76 que le président de la république ne doit pas mêler à ses prérogatives des responsabilités partisanes, et que ce n'est pas le premier écart du président rappelant l'exclusivité accordée à Nessma pour la retransmission de la cérémonie de célébration du prix Nobel de la Paix. Il a déclaré que le Front Populaire allait se concerter pour évaluer sa position quant au discours tenu par le président.

Le mouvement Echaâb a appelé, pour sa part, à auditionner le président de la République et a estimé que le contenu de l'allocation du président est anticonstitutionnel et que le président a tenu un discours non pas pour présenter une initiative qui vise à unir les opinions, mais plutôt pour démontrer qu'il n'est pas le président de tous les Tunisiens. Il a condamné, par ailleurs, l'implication de Béji Caïd Essebsi dans les affaires internes du parti Nidaa Tounes et a appelé tous les partis de l'opposition et les composantes de la société civile à s'opposer à ce genre de pratiques, qui vise à faire revenir le pays au climat politique d'avant la révolution.

Le CPR a précisé, dans un communiqué, que le fossé qui existe entre les intérêts partisans du président et les soucis nationaux du peuple tunisien ne sont pas nouveaux, « on se rappelle du discours qui a suivi l'attaque terroriste de Sousse que le président a instrumentalisé pour attaquer ceux qui se dressaient contre le projet de loi de ce qu'il appelle réconciliation » a-t-il ajouté. Il a souligné que le fossé est inquiétant quant à l'avenir du pays, surtout dans de telles circonstances de lutte contre le terrorisme alors que la constitution stipule que les prérogatives du président de la République sont la sécurité nationale et pas ce qui se passe dans les partis.

Le parti a souligné que le fait de s'accaparer les médias pour parler de luttes partisanes est contraire à la Constitution et montre une faiblesse de la situation politique et des forces démocratiques. Il appelle donc à une union nationale pour lutter contre l'affaiblissement des institutions de l'Etat et la prédominance des intérêts partisans. Nous ne manquerons pas de remarquer que le président de la République était attendu au tournant et qu'il a fourni à ses détracteurs des arguments qu'ils auraient eu quand même du mal à laisser passer.

Attayar s'est dit, quant à lui, déçu de voir des évènements tragiques, encore une fois, instrumentalisés pour régler des affaires partisanes à l'instar de ce qui s'est passé avec le discours du président lors de l'attentat de Sousse. Il a pareillement vu en cela une violation de la Constitution et a condamné le fait de monopoliser les médias pour parler de choses qui ne font pas partie des priorités des Tunisiens, « alors qu'ils ont encore la peur au ventre et que le sang des martyrs n'a pas encore séché ». Attayar a appelé au respect de la Constitution et à cesser d'utiliser l'Etat et ses institutions dans des conflits partisans.

Le secrétaire général de l'Alliance Démocratique, Mohamed Hamdi, a précisé que le président n'est pas le symbole de l'unité nationale mais qu'il est le président d'un parti si ce n'est de l'un de ses camps, faisant allusion au conflit interne qui divise Nidaa Tounes, entre partisans de Mohsen Marzouk et autres de Hafedh Caïd Essebsi, fils du président de la République.
Avis partagé par le leader d'Al Joumhouri, Issam Chabbi, qui a estimé que le discours du président dénote d'un intérêt pour le parti et non pour la patrie.

Du côté du deuxième parti fort du pays, les réactions sont plutôt positives. Le chargé des relations avec la presse d'Ennahdha, Ajmi Lourimi, a souligné dans une déclaration accordée au journal « Achariî Al Maghribi » que le parti n'a vu dans le discours du président de la République, aucune tentative de violation de la Constitution précisant qu'il possède la légitimité politique d'intervenir sur des sujets qui peuvent porter atteinte à la situation générale du pays. Il a ajouté que le président a abordé le sujet du conflit au sein de Nidaa Tounes d'un angle national vu que la situation préoccupe l'opinion publique tunisienne.

Quant aux membres de Nidaa Tounes, le dirigeant Faouzi Elloumi a indiqué, pour sa part, qu'il soutient l'initiative du président pour régler les conflits, soulignant que le parti doit très vite dépasser ses difficultés internes pour se focaliser sur problèmes nationaux. L'autre leader de Nidaa Tounes, Boujemâa Rmili, a déclaré, à Shems Fm, que des partenaires sociaux ont demandé l'intervention du chef de l'Etat pour résoudre la crise au sein de Nidaa Tounes. Il a affirmé que lors de son voyage aux USA, le secrétaire général de la centrale syndicale, Houcine Abassi, a été interpellé par la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, au sujet de la crise de Nidaa Tounes et que l'UGTT a expressément demandé au président de la République d'intervenir.

Les détracteurs de Béji Caïd Essebsi ont souvent évoqué l'article 76 de la Constitution qui stipule que : « le Président de la République ne peut cumuler ses responsabilités avec d'autres responsabilités partisanes », d'où l'accusation à son encontre d'avoir violé la Constitution dans son discours relatif à la crise au sein de Nidaa Tounes. Accusation démentie par les partisans du président qui voient en l'initiative de ce dernier une nécessité d'ordre national vu que le conflit au sein de Nidaa Tounes menace la stabilité politique du pays et que l'heure est à l'union devant la menace terroriste qui pèse sur la Tunisie.


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