Dans une interview accordée au Washington Post, parue ce samedi 19 mars 2016, le président de la République, Béji Caïd Essebsi a affirmé que « le printemps arabe » est une création européenne : « ce n'est ni Tunisien, ni arabe. La première fois que j'ai entendu parler de ce concept, c'était lors de ma participation au Forum de Deauville en 2011. Ma réaction était, alors, qu'il n'y avait pas de printemps arabe ». Le chef de l'Etat s'accorde à dire qu'il existe un printemps tunisien, soulignant que les Tunisiens ont fait la révolution pour la liberté et la dignité. Il estime, dans ce contexte, qu'il n'y a pas de liberté sans progrès social.
D'autre part, Béji Caïd Essebsi a exprimé sa fierté d'être le premier président de la Tunisie élu démocratiquement : « Il s'agit d'un aboutissement d'une très longue carrière. Aujourd'hui, je suis heureux de célébrer le 60e anniversaire de notre indépendance et je félicite mon peuple».
Dans un autre contexte, le président de la République a admis le risque que constitue le retour au des terroristes tunisiens partis combattre dans les zones de conflit : « Nous ne pouvons pas les empêcher de revenir au pays. Nous allons les surveiller. Cependant, il existe un risque que certains d'entre eux restent nuisibles… ».
Concernant la menace que représente la montée en puissance des groupes terroristes dans la Libye voisine, et la possibilité de l'installation du base US en Tunisie, BCE a balayé cette question : « Tout d'abord, les Etats-Unis n'envisagent pas d'installer une base. Ils n'en ont pas besoin… Ils ont la Sixième flotte en Méditerranée. J'ai visité cette flotte. Ils ont 5000 soldats sur un seul navire, ils n'ont que faire de quelques soldats en Tunisie », a-t-il conclu.
