En l'espace de deux jours seulement, le député et dirigeant d'Irada, Imed Daïmi, poste deux publications sur sa page Facebook dans lesquelles il tente de rallumer le feu du régionalisme entre le sud et le nord. Ainsi, mardi 26 avril 2016, Imed Daïmi rebondit sur une déclaration du ministre de l'Equipement, Mohamed Salah Arfaoui, dans laquelle il a indiqué que les moyens de l'Etat ne permettent pas actuellement d'installer une ligne de chemin de fer à Médenine, à l'extrême sud du pays. Une déclaration justifiée puisqu'un tel lourd investissement n'a pas de rentabilité économique au vu du nombre de citoyens qui seront couverts par cette ligne. Outre la question mercantile, qui n'a pas à être mise en avant quand il s'agit de développement, d'autres régions à plus forte densité démographiques sont prioritaires pour ce qui est de l'investissement de développement.
Imed Daïmi fait cependant l'impasse sur ces équations que son président Moncef Marzouki ne cessait de mettre en avant et tance le ministre : « C'est quoi ça, ministre ! Est-ce qu'on vous a demandé d'acheter un nouveau plasma dans ton salon personnel pour nous dire que nos moyens ne suffisent pas ?! Et qui êtes-vous au juste ? Bien sûr que les moyens ne suffisent pas quand il s'agit d'installer une ligne de chemin de fer à Médenine, mais suffisent quand il s'agit de lancer des projets dans d'autres régions ! (…) Finalement, le ministre n'a pas à gérer nos moyens comme il l'entend et ses prérogatives ne lui permettent pas de fixer nos priorités régionales et nationales. »
La veille, dans la nuit du dimanche 24 au lundi 25 avril, le même Daïmi remerciait les habitants du sud-est pour l'accueil qui a été réservé à Moncef Marzouki dans sa tournée régionale le week-end dernier. Il déclare : « réunions réussies avec les habitants du sud-est qui attendaient impatiemment le retour du président Marzouki et son parti afin de remplir le vide terrible, combler l'absence d'équilibre et défendre leurs droits dans le développement, l'emploi et la vie paisible et afin qu'ils profitent des richesses naturelles exploitées de leurs terres sous cette politique de marginalisation (…)»
En dépit des déclarations officielles de changement, le parti Irada prouve par là qu'il n'a pas changé d'un iota sa tactique de diabolisation du pouvoir, ses accusations de régionalisme à ses adversaires politiques et sa détermination à semer la zizanie entre les régions et les citoyens, le « eux » et le « nous ». Que Imed Daïmi le veuille ou pas, la Tunisie est une seule et unique entité, ne lui en déplaise lui et tous ceux, comme lui, qui ont fui ce pays quand ils étaient dans l'impasse.