Mardi 10 mai 2016, l'avocat Mounir Ben Salha affirme officiellement à des médias, dont Business News, qu'il a contacté l'Instance Vérité et Dignité (précisément Khaled Krichi) afin d'entamer des procédures de réconciliation entre cette institution publique chargée de la Justice transitionnelle et son client Zine El Abidine Ben Ali, ancien président de la République, afin que ce dernier puisse « rentrer en toute dignité ». Il en sera de même avec la présidence du gouvernement et le ministre des Domaines de l'Etat, poursuit l'avocat. Dans ses déclarations, au moins dans celle accordée à notre journal, Me Ben Salha affirme clairement qu'il a été mandaté par son client pour le représenter dans toute démarche juridique à son profit. Il précise même qu'il est son seul et unique avocat. Mercredi 11 mai 2016, l'avocat donne une nouvelle déclaration à d'autres médias, notamment Shems FM, dans laquelle il affirme tout le contraire : son client refuse d'entamer toute démarche avec l'IVD. Il précise à Shems FM : « cette déclaration met fin à ce qui se dit dans les réseaux sociaux et les journaux ». Ce qui s'est compris, par un nombre d'observateurs non avisés, est que les médias ont menti la veille et ont désinformé leurs auditeurs/lecteurs avec une intox.
Que s'est-il passé exactement ? Ce que n'a pas dit Mounir Ben Salha à Shems FM, du moins pas publiquement, c'est qu'il a été désavoué par son client Zine El Abidine Ben Ali qui ne l'a pas mandaté pour le représenter auprès de l'IVD dans cette démarche de réconciliation. Me Ben Salha a cru bien faire en allant discuter avec Khaled Krichi puis en allant donner des déclarations aux médias, de cette question de la réconciliation mais il n'a pas informé son client au préalable de cela. Il a traité le dossier techniquement, comme si Zine El Abidine Ben Ali était un client ordinaire, sans prendre en considération l'aspect politique de la chose. Surpris par les articles de presse qui parlaient de lui en citant son avocat, l'ancien président a réagi immédiatement en lui demandant de démentir ces propos et en lui affirmant qu'il ne voudrait en aucun cas entreprendre une quelconque démarche de réconciliation avec l'instance de Sihem Ben Sedrine.