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Ben Ali vole la vedette à la corruption
Publié dans Business News le 13 - 06 - 2016

L'actualité est débordante cette semaine grâce à ramadan. Mois du farniente par excellence, on peut dire que le Tunisien n'a pas dérogé à ses habitudes en s'intéressant à ce qui devrait l'intéresser le moins. Ainsi, les principales préoccupations entendues à travers les discussions de café et ce qui buzze sur les réseaux sociaux (c'est-à-dire ce qui fait du bruit), c'est la « caméra cachée » de Moez Ben Gharbia consistant à piéger des invités en leur faisant croire qu'ils parlent avec Zine El Abidine Ben Ali et cette histoire d'inauguration d'un café-resto aux Berges du Lac par plusieurs ministres et députés de Nidaa Tounes.

Scandale ! Moez Ben Gharbia veut faire revenir Ben Ali, Attessiaa blanchit l'ancien président, l'antichambre de la contrerévolution et de l'Etat profond fomentent une stratégie diabolique pour le retour de la dictature. Les autoproclamés démocrates respectueux de l'opinion différente ont multiplié les insultes et autres noms d'oiseaux à l'encontre de celles et ceux qui ont manifesté leur respect ou leur amour à l'ancien président de la République. Ce qui était supposé n'être qu'une émission de télé de divertissement est devenu une affaire politique majeure.
Scandale ! Cinq ministres vont inaugurer un café au Lac. La corruption que l'on ne prend même plus la peine de camoufler, le retour du népotisme, ne devraient-ils pas s'occuper d'autre chose ? N'ont-ils pas mieux à faire ?
Ce qui était supposé n'être qu'une sortie nocturne privée chez un ami venant d'inaugurer son café est devenu un cauchemar pour ces ministres. A cause, notamment, de la présence de Selma Elloumi Rekik, la seule à être venue à titre officiel, bien que ce ne soit pas du tout la première fois qu'elle inaugure un restaurant/café touristique.
On nage en plein délire, mais estimons-nous heureux que nos problèmes majeurs soient devenus une fiction-divertissement qu'on assimile à la réalité et aux balades privées de nos ministres. Encore un peu et on va s'occuper de la couleur de leurs slips.

Ramadan 2012, on avait un gouvernement qui paralysait l'économie en allongeant la séance unique au 15 septembre, en décidant de faire du samedi un jour de repos hebdomadaire et en autorisant les terroristes d'Ansar Chariâa à faire ce qu'ils veulent. C'était l'époque où l'on combattait les Wajdi Ghenim et autres exciseurs venus du Golfe pendant que les autres nous chantaient les mérites de leur troïka, de leur démocratie, de leur Constituante et de leurs « intikhabet neziha wa chaffefa ».
Ramadan 2013, on enterrait Mohamed Brahmi et des dépouilles de soldats égorgés et décapités à Châambi, après avoir enterré Chokri Belaïd. Les sorties nocturnes se faisaient au Bardo pour le sit-in d'Errahil où la police parallèle tabassait les députés et les militants pendant que les autres nous menaçaient d'échafauds et de potences si on mettait en cause leur « chareiya » légitimité.
Ramadan 2014, on continuait à enterrer des soldats en attendant impatiemment (voire en espérant) que les élections se fassent en octobre, pendant que le gouvernement de Mehdi Jomâa préparait une Loi de finances risible (rappelez-vous de la taxe sur le mariage ou celle de sortie du territoire) et injuste (la double imposition qu'on subit encore).
Ramadan 2015 était entaché par les attentats de Sousse avec son lot de dizaines de victimes pendant que les transfuges de la troïka refusaient jusqu'à donner des ambulances pour transporter les cadavres et juraient sur antenne qu'il n'y avait pas de « dawaech » en Tunisie.
Si au ramadan 2016, notre problème majeur est que des ministres et députés sortent le soir pour boire un café chez leur ami qui vient d'investir 7 MDT et créer une centaine d'emplois et que l'autre problème majeur est la présence de Zine El Abidine Ben Ali dans une émission de télé de troisième catégorie, je pense qu'on a le droit d'être optimiste.

Pendant que les uns s'occupent de l'emploi du temps privé des ministres et des députés, la vie continue avec son lot de vrais scandales. Des scandales qui auraient dû faire bouger à la fois le procureur de la République, les spécialistes des commissions d'enquête à l'ARP, ainsi que les chantres de la transparence et de « nadhafet el yed » (mains propres) comme Attayar, I Watch, Irada…
Le premier des scandales de la semaine est cette conférence de presse organisée par Jamel Tlili, jeudi dernier, dans laquelle il accuse le président de son ancien parti Slim Riahi de soutirer de l'argent aux hommes d'affaires. Il accuse nommément deux ministres d'être impliqués et dit posséder des preuves irréfutables qu'il présentera à la justice. A ce stade, il y a suffisamment de suspicions de corruption pour que l'on donne à cette affaire la priorité absolue. L'histoire n'a même pas fait le buzz.
Le deuxième des scandales de la semaine est ce nouveau verdict du Tribunal administratif désavouant Sihem Ben Sedrine, présidente de l'IVD et invalidant une autre de ses décisions. C'est suite à la plainte de deux membres de l'IVD que le Tribunal administratif a réagi pour invalider des élections internes. En dépit de la décision du tribunal, Sihem Ben Sedrine a continué à faire ce que bon lui semblait, sans pour autant que personne ne réagisse. C'est même le contraire, les chantres de « nadhafet el yed » se sont empressés d'aller lui rendre visite, comme pour la soutenir dans son mépris pour les décisions judiciaires. Précédemment, un autre membre de cette même IVD parlait de la corruption de sa présidente et parlait, lui aussi, de preuves irréfutables. En dépit de ces suspicions, personne n'a bougé pour créer une commission d'enquête, pour ouvrir une instruction, ni même pour crier au scandale.
Troisième scandale de la semaine, la nomination de Abdelkrim Harouni à la tête du majlis choura d'Ennahdha. C'est ce même Harouni qui, en 2011, appelait à la libération des terroristes de Soliman. Le même Harouni qui a ordonné l'ouverture d'une ligne aérienne Tunis-Erbil à quelques encablures des territoires occupés par les terroristes de Daech. Le même parti Ennahdha qui jurait ses grands dieux d'avoir séparé le politique du religieux et qui, quatre semaines après, nomme un de ses faucons à la tête de l'une de ses plus hautes instances.

En dépit de la gravité de ces scandales et de leurs incidences sur notre avenir et sur l'inflation, le fait le plus préoccupant de la semaine demeure incontestablement la chute vertigineuse du dinar.

Rien ne peut être résolu si l'on n'attaque pas de front ces trois problèmes majeurs : la corruption, la justice et l'économie. Tant que nous n'allons pas mesurer leur gravité, tant que la Tunisie ne va pas pouvoir avancer.
Ce n'est pas l'avis de tout le monde qui estiment que le plus grave est que Moez Ben Gharbia redonne une vie artificielle à Ben Ali et que quelques ministres sortent le soir boire un café ensemble chez un ami.


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