Chawki Tabib, président de l'instance nationale contre la corruption était l'invité de Shems FM ce mercredi 15 juin 2016 pour revenir sur les 10 propositions suggérées par l'instance au gouvernement pour lutter efficacement contre le fléau endémique de la corruption en Tunisie. Durant son entrevue, le président de l'instance a indiqué qu'il existait un lien entre l'émergence de ces 10 propositions et l'initiative présidentielle de formation d'un gouvernement d'union nationale. Comme il le dit lui-même :« Ces 10 propositions entrent dans le cadre des priorités de ce futur gouvernement, nous sommes content que Béji Caïd Essebsi ai saisi l'importance de cette nécessité, il vaut mieux tard que jamais…».
Chawki Tabib s'est longuement attardé sur la proposition numéro 10 indiquant à son sujet que les fraudes dans le recrutement des agents de la fonction publique seront révélées au grand jour et les recrutements en question frappés de nullité absolue. A ce sujet il indique que Habib Essid a interagit avec ce point en particulier en demandant l'ouverture d'une enquête sur les recrutements frauduleux au sein de la fonction publique. Il ajoute qu'il faut affronter les deux fléaux que sont le terrorisme et la corruption. Concernant le ministère de la Justice, Chawki Tabib évoque la nécessité de prioriser les dossiers relatifs à la corruption au sein de ce ministère.
En plus des dix propositions faites au gouvernement pour lutter efficacement contre la corruption, Chawki Tabib a fait état de la nécessité de protéger les dénonciateurs et les lanceurs d'alerte. Il s'est également attardé sur le rôle du citoyen tunisien et son implication dans la lutte contre les pots de vins et la corruption de manière générale.
Il s'est exprimé en ces termes : « il faut lutter contre l'idée répandue selon laquelle il faut faire attention à un tel parce qu'il a les mains propres, cette phrase parait anodine mais elle résume à elle seule toute la situation » et de renchérir : « Nous ne sommes pas là pour caresser les institutions dans le sens du poil mais au contraire pour dévoiler les actes de corruption qui touchent tous les corps de métiers et la totalité des secteurs en Tunisie ». Au syndicat de la police nationale qui ont décidé de porter plainte contre l'instance nationale de lutte contre la corruption Chawki Tabib déclare « il n'y a aucun fondement à ce que vous avancez, la corruption existe et nous devons l'éradiquer ».