Plusieurs dirigeants du parti Irada ont lancé des appels ces dernières heures à la démission ou au limogeage de Noureddine Ben Ticha, conseiller auprès du président de la République. La raison est le rejet par la cour de cassation du recours relatif à l'affaire intentée par Moncef Marzouki contre quatre journalistes d'El Hiwar Ettounsi et de leur invité Noureddine Ben Ticha. Tel que montée par les avocats de l'ancien président de la République, les journalistes et l'actuel conseiller sont accusés de falsification d'un reportage qui montrait Moncef Marzouki prononçant un long discours à Doha dans lequel il parle de potences en Tunisie et de terres brûlées en Syrie. La diffusion de la vidéo donnait l'impression que Marzouki voulait brûler la Tunisie. Le juge d'instruction instruira donc son dossier sur cette base de la falsification et non sur la base des textes relatifs au code de la presse en considérant la vidéo comme étant un simple montage ordinaire. La justice tranchera si oui ou non il y a eu une falsification ou une intention préméditée de la part des journalistes et de leur invité.
En attendant, les dirigeants d'Irada tiennent à avoir la peau de M. Ben Ticha qu'ils ont impliqué dans l'affaire sans l'once d'une preuve, puisque le montage- vidéo en question circulait sur les réseaux sociaux bien avant sa diffusion à la télévision et rien n'indique que M. Ben Ticha en soit derrière.
Après la plainte, c'est une campagne d'appels à la démission ou au limogeage que les dirigeants d'Irada lancent depuis hier, au prétexte que c'est honteux qu'un haut dirigeant de la République garde son poste tout en étant mêlé dans une affaire judiciaire. La chose aurait pu être recevable dans une affaire de droit commun et non dans une affaire totalement politique et politisée à outrance, ce qui exclut toute démission ou limogeage du conseiller qu'on cherche à salir coûte que coûte. Les mêmes, pourtant, deviennent chantres des formules « l'accusé est innocent jusqu'à sa condamnation », « nous respectons la liberté de la presse » quand il s'agit de l'un d'eux qui est impliqué dans une affaire. On l'a bien vu quand c'était Salim Ben Hamidane, autre dirigeant d'Irada, qui était impliqué dans une affaire de racket d'un homme d'affaires ou encore l'affaire « Sheraton Gate » de l'ancien ministre des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem dans laquelle il était accusé (preuves à l'appui) du détournement d'un don chinois d'un million de dollars. Les mêmes également qui ont refusé de quitter le pouvoir en dépit des multiples affaires en justice, toutes étouffées dont la plus célèbre demeure celle relative au « Livre noir », voire qui n'ont jamais été traduites devant la justice, comme cette affaire de corruption d'un conseiller de Moncef Marzouki révélée par Mohamed Abbou et rapidement étouffée.