Houcine Abassi, secrétaire général de l'UGTT était l'invité de Cheker Besbes au micro de Shems fm ce vendredi 24 juin 2016. Il s'est exprimé sur les réunions successives entre le chef de l'Etat et les partis en vue de la formation du futur gouvernement d'union nationale et sur la légitimité de Habib Essid à la tête de ce futur gouvernement. M. Abassi a indiqué que l'UGTT n'opposerait pas son véto à propos de Habib Essid tout comme Ennahdha. Il a ajouté que le chef de l'Etat lui-même ne s'est pas prononcé de façon explicite sur le changement du chef du gouvernement. A ce sujet, Houcine Abassi a précisé que l'échec de la politique menée par le gouvernement actuel n'incombe pas à Habib Essid mais au comité de coordination qui l'a investit de ses pouvoirs comme il l'a exprimé : « l'échec du gouvernement de Habib Essid est le fait de ses collaborateurs ». Il ajoute que ce comité de coordination qui régule le travail gouvernemental de Habib Essid ne cesse d'imposer ces conditions et que c'est donc pour ces raisons que Habib Essid a les mains liées.
Concernant le prochain gouvernement, Houcine Abassi s'est interrogé : « Ce futur gouvernement va-t-il nous mener vers les élections présidentielles de 2019 ou vers les élections municipales de 2017 ? Si c'est pour nous mener vers les élections de 2017 il vaut mieux que le gouvernement actuel reste en place car le résultat de ces élections municipales nous donnera une autre vision de la réalité ce qui va créer une confusion encore plus grande si nous sommes sous le régime d'un nouveau gouvernement. Gouvernement sur gouvernement, ça va créer une cacophonie générale, qu'est ce que les Tunisiens ont à gagner là dedans ?»
Concernant les ministres du gouvernement de Habib Essid avec lesquels l'UGTT a des clivages, il indique : « Nous avons des divergences avec un certain nombre de ministres mais ce n'est pas la guerre, l'UGTT ne partage pas cette vision du dominant-dominé, nous travaillons sur la base d'un pacte social bienveillant ».
Houcine Abassi a également déclaré que le fait que le chef de l'Etat l'ait convié en premier est un honneur mais que les travaux issus de ces réunions n'ont pas encore porté leurs fruits. Selon lui, la méthodologie et la pédagogie pour la formation de ce futur gouvernement est à revoir. Quant au contenu, il a insisté sur l'importance de la codification des travaux issus de ces réunions sans quoi il sera difficile de concevoir le futur gouvernement.
Il a également fait état de la nécessité de synchroniser ces travaux car une trop grande confusion règne : « Il ne faut pas que l'on s'empresse mais il ne faut pas stagner non plus dans des tractations interminables, une fois ces travaux synchronisés nous pourrons commencer à travailler » Il ajoute que la feuille de route de Carthage est brouillonne et que les partis en profitent pour formuler leurs demandes personnelles ajoutant par la même : « Ce document n'est pas digne d'un travail gouvernemental, trop de détails futiles et imaginaires ». Il ajoute que la date butoir du 29 juin 2016 ne sera pas la date de la fin des discussions et que les travaux nécessiteront plus de temps.
Sur les propositions de l'UGTT, il affirme que la feuille de route de l'UGTT sera prête d'ici 4 à 5 jours et qu'une réunion pour peaufiner son élaboration est prévue pour ce soir. Il déclare : « Comment voulez-vous que j'assiste à ces réunions si l'UGTT n'a pas encore préparé sa feuille de route ? Attendez samedi ou dimanche vous en saurez plus ».
Enfin, Houcine Abassi est revenu sur le clash qui a eu lieu entre Hafedh Caïd Essebsi et lui-même lors d'une réunion. Il a indiqué « les médias ont amplifié cette affaire qui n'était qu'une divergence de point de vue. HCE m'a posé une simple question à laquelle j'ai répondu sous les yeux de BCE silencieux ».
