Après la grève d'hier et le rassemblement de protestation devant l'ARP, les avocats ont organisé, ce jeudi matin 24 novembre 2016, des rassemblements de protestation dans tous les tribunaux avec port de brassards rouges. Le mouvement continuera également demain, selon le communiqué du Conseil national des avocats qui s'est réuni mardi dernier et dans lequel il a appelé, notamment, au limogeage immédiat de la ministre des Finances. C'est dans ce cadre que des dizaines d'avocats se sont rassemblés, ce matin devant le palais de justice de Tunis, et à leur tête leur bâtonnier Ameur Mehrezi, abordant tous des brassards rouges. Prenant la parole, M. Mehrezi a indiqué des réunions ont été tenues, la veille, avec les blocs parlementaires. Il a souligné que les avocats défendront leurs droits en termes d'équité avec le peuple et les autres professions libérales. «Ils (NDLR : les députés et le gouvernement) ne passeront pas dans leur tentative de discrimination négative avec le reste du peuple. Nous sommes dans notre droit, nous sommes pour l'équité fiscale et pour que l'avocat s'acquitte de son devoir fiscal, mais nous nous élèverons contre l'injustice», a-t-il martelé.
Ameur Mehrezi a profité de l'occasion, pour appeler les avocats à prendre part massivement à l'assemblée générale extraordinaire du samedi 26 novembre 2016. Pour lui, cette réunion sera décisive et ses décisions obligatoires pour tous les avocats, d'où son importance. Il a estimé que si leurs revendications «légitimes» ne sont pas satisfaites, ces décisions annonceront une escalade dans leur mouvement, car les avocats défendront leurs droits. «Nous discutons avec un gouvernement qui n'est pas à la hauteur du dialogue, sourd qui ne nous entend pas, et ceci malgré les fausses promesses qu'il formule chaque fois», a-t-il affirmé. Et de conclure : «Il faut qu'on soit à la hauteur de notre responsabilité, car tout le monde nous attend. Nous sommes devant une vraie épreuve ! Vive la profession d'avocat libre et indépendante !».
On rappelle que les avocats sont contre les dispositions les concernant dans le projet de Loi de finances 2017 (les articles 30,31 et 55). Ils considèrent qu'elles leur portent atteinte et qu'elles dévient du principe d'équité fiscale.