Le gel des avoirs de l'homme d'affaires et homme politique Slim Riahi annoncé mercredi dernier n'a rien à voir avec une vieille affaire comme il l'a annoncé lui-même sur Nessma. Il s'agit d'une nouvelle affaire déclenchée par un avocat tunisien exerçant pour le compte de deux clients Libyens, apprend Business News de source judiciaire. La nouvelle affaire en question est liée à un transfert illégal de devises depuis la Libye. Ces devises proviendraient d'une société dans laquelle Slim Riahi est actionnaire avec des associés libyens. De gros montants (on parle de millions d'euros) auraient été débités des comptes de cette société et transférés en Tunisie en partie via des virements bancaires ordinaires et en partie d'une manière inconnue. Ce qui suggère que le transfert ait eu lieu « par valise » en cash.
Il s'avèrerait également que le montant transféré par virement ordinaire est lui-même objet de suspicion pour deux raisons. La première est que seule une partie de ce montant viré a été déclarée aux autorités compétentes et la seconde est que l'origine des fonds serait inconnue. Que l'argent soit d'origine criminelle ne serait pas exclu. Ces opacités, et au cas où Slim Riahi n'arriverait pas à leur donner une explication légalement valable, s'apparenteraient à du blanchiment d'argent.
La source de Business News précise que Slim Riahi n'a pas encore été interrogé dans cette affaire puisque elle est toute récente. Ceci dément donc les propos de l'homme d'affaires quand il a dit qu'il a déjà été interrogé depuis quelques mois et qu'il s'attend à un classement dans cette affaire. A ce propos, et en ce qui concerne l'ancienne affaire, nos sources précisent qu'il n'y a pas eu de classement et qu'il n'est pas encore dit qu'il y en aura.
Pour le moment, l'instruction est en cours et il est fort probable que Slim Riahi soit interrogé dans les jours à venir dans cette nouvelle affaire. En attendant, et bien qu'il n'y ait pas de décision judiciaire d'interdiction de voyage, Slim Riahi ne devrait pas pouvoir quitter le territoire de la République jusqu'à ce que le juge l'interroge.