La polémique autour de l'absence des députés à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) et la visite de Youssef Chahed au Etats-Unis ont été sujets de l'interview accordée par le député au bloc national à l'ARP, Walid Jalled, à Cap FM, ce mercredi 12 juillet 2017. D'emblée, Walid Jalled a affirmé qu'«aujourd'hui on a besoin de patriotes plus que de démocrates». Il a estimé que la polémique autour de la présence des députés à l'ARP est «superficielle et presque populiste». Certes, il a admis la véracité des reproches sur le déroulement des travaux de l'assemblée et la politique des compromis, qui se sont répercutés sur les performances du pouvoir législatif et sur l'avancement de l'amendement de certains projets de la loi. Mais, pour lui, ceci n'a aucun rapport avec l'absence des députés, précisant, par exemple, que lors des auditions des ministres, seuls les députés ayant réclamé l'audition sont les seuls à poser leurs questions alors que les autres font de la figuration. Il en est de même pour les commissions où la présence de l'ensemble des députés n'est pas requise.
En réaction à une question du journaliste, il a vivement critiqué le ministre de l'Industrie et du Commerce, Zied Laâdheri, qui s'est indigné de l'absence des députés lors d'une séance d'audition, en estimant qu'il est en train de faire son show, qu'il doit consulter le règlement intérieur et qu'il ferait mieux de s‘occuper de ses dossiers ainsi que de l'équilibre de la balance commerciale. M. Jalled a soutenu qu'il y a des problématiques plus importantes au sein de l'ARP à examiner, notamment le blocage de plusieurs projets de lois ainsi que le rythme lent et les procédures complexes de l'ARP, et qui devraient accaparer le plus l'attention des journalistes.
S'agissant de la visite de chef du gouvernement aux USA, Walid Jalled a souligné que Youssef Chahed est allé défendre les intérêts de l'Etat tunisien et ses relations avec les Etats-Unis d'Amérique. Il a fait remarquer que malgré le fait que les objectifs annoncés soient d'ordre économique et financier, les ministres Zied Laâdheri et Fadhel Abdelkefi ne font pas partie de la délégation qui accompagne le chef du gouvernement, ce qui soulève de multiples interrogations. Ceci dit, il pense que la visite du chef du gouvernement a permis plusieurs avancées, avec plusieurs rencontres d'importance notamment celles avec le vice-président américain, Mike Pence, le secrétaire d'Etat à la Défense, James Mattis et le secrétaire du Trésor, Steven Mnuchin.
Yousse Chahed va revenir fort en Tunisie comme il est sorti, a-t-il déclaré en réponse à une question. M. Jalled a indiqué avoir apprécié le fait que le chef du gouvernement ne fasse pas l'aumône. Même au point de vue sécuritaire, ce dernier a rappelé que la Tunisie a joué un rôle important dans le combat contre le terrorisme et Daech ainsi que dans la lutte contre la corruption. «Nous avons vu des rencontres d'égal à égal où le support à la Tunisie dans sa guerre contre le terrorisme a été présenté comme primordial», a-t-il jugé, en estimant que lorsque les membres du Congrès ont promis d'aider la Tunisie dans sa guerre contre le terrorisme, c'est qu'il y a quelqu'un qui les a convaincus que la Tunisie ne fait pas l'aumône mais qu'elle est sur la première ligne de combat contre le terrorisme.