Huit partis politiques ont exprimé leur doute en ce qui concerne la date de tenue des élections municipales le 17 décembre prochain, une position commune qu'ils partagent et qui découle de plusieurs rencontres. Estimant que les conditions nécessaires pour la tenue de ces élections en heure et en date ne sont pas remplies, ils appellent au report des élections municipales dans six mois et Al Joumhouri propose la date du 20 mars 2018. Ils appellent, donc, le président de la République, garant de l'application de la Constitution, à intervenir en refusant de signer l'arrêté des élections, si toutes conditions ne sont pas réunies, et ceci pour garantir des élections transparentes qui ne seront pas remises en cause. Pour eux, le plus important c'est que les élections soient reportées jusqu'à ce que toutes les conditions légales soient remplies, et la fixation de la nouvelle date incomberait au gouvernement, selon le consensus qui sera fait avec les différentes parties prenantes.
Il s'agit de Machrouû Tounes (Mouvement du projet pour la Tunisie-MPT), Al Badil Ettounsi, Al Jomhouri, Afek Tounes, le parti Al Watan Al Mouwahad, Parti du Travail National Démocrate, Al Massar et Tounes Awalan. Ces partis politiques ont expliqué leur position par les retards enregistrés dans le remplacement des vides dans la composition de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), dans la mise en place des tribunaux régionaux judiciaires et financiers ainsi que dans l'adoption du nouveau Code des collectivités locales et des textes applicatifs liés. Ils appellent l'Assemblée des représentants du peuple à tenir une séance plénière extraordinaire pour y remédier, dans les plus brefs délais.
Les parties prenantes trouvent inacceptable qu'un Conseil municipal élu puisse être dissous avec un simple arrêté du ministre de l'Intérieur ou du gouverneur de la région, en vertu de la loi de 1975. Ils soulignent, également, que sur les 5 millions de Tunisiens éligibles, 3 millions ne sont pas enregistrés sur les listes électorales ! Ils reprochent, aussi, le fait que la date des élections coïncide avec les vacances scolaires d'hiver et l'adoption de la Loi de finances.
Si la date des élections est maintenue, les partis politiques présents à cette conférence de presse tenue ce mardi 5 septembre 2017 à l'hôtel Africa, prendront quand même part à ces élections, ont-ils précisé. «Nous sommes prêts, c'est le gouvernement qui ne l'est pas !», ont-ils soutenu.