Les Tunisiens ne sont pas satisfaits de la situation économique du pays : ils pointent les mauvaises conditions économiques et la corruption. C'est ce que révèle un sondage de l'International Republican Institute (IRI), une organisation politique américaine. Ainsi, selon le résultat de l'enquête, 87% des sondés décrivent la situation économique comme «plutôt mauvaise» et 61% comme étant «très mauvaise». Le problème le plus grave du pays est, selon les interrogés, le chômage (44%) et la crise économique et financière (24%). 72% pensent que combattre la corruption est le meilleur moyen d'améliorer la situation économique de leurs localités alors que 59% estiment que le gouvernement local devrait «faciliter aux entrepreneurs l'ouverture de leurs entreprises».
La corruption continue d'être une préoccupation majeure. Ainsi, 89% des Tunisiens soutiennent que la corruption est plus élevée aujourd'hui qu'avant la révolution. 64% que les liens personnels (la "wasta" en dialecte tunisien) sont «très susceptibles» de mener à la richesse personnelle en Tunisie. Les sondés ont cité, dans ce contexte, les hôpitaux en tant que première institution dans laquelle ils ont été victimes de corruption (17%). L'enquête indique, également, un intérêt décroissant à participer au processus électoral. 50% des répondants le déclarent : 41% affirment qu'ils ne vont pas voter aux prochaines élections municipales, soit une augmentation de 7 points par rapport à avril 2017. En outre, 83% ne savent pas ou refusent de dire pour quel parti politique ils voteraient si les élections avaient lieu demain.
Le sondage a été mené pour le compte d'IRI par le cabinet de recherche marketing ELKA Consulting sous la surveillance de Chesapeake Beach Consulting. Les données ont été recueillies du 11 août au 17 août 2017. L'échantillon national étaient constitué de 1.226 résidents tunisiens âgés de 18 ans et plus.
«Ce sondage renforce le besoin vital d'aborder les problèmes les plus préoccupants pour les Tunisiens : la corruption et l'économie», a affirmé Scott Mastic, directeur régional de l'IRI pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Et d'ajouter : «Nos résultats prouvent la nécessité de faire face à la corruption aux niveaux national et local, et nous espérons que le gouvernement intègre cette approche dans sa "guerre contre la corruption" qu'il vient de lancer».
L'International Republican Institute (IRI) est une organisation politique dont le siège se trouve à Washington aux Etats-Unis.