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Ibrahim Debache : Nous restons optimistes, malgré l'impact de la pandémie Covid-19 !
Publié dans Business News le 25 - 06 - 2020

Bien que 2019 ait été un bon cru pour Ennakl Automobiles cela ne s'est pas répercuté sur ses résultats à cause d'un effort supplémentaire de provisionnement et une charge fiscale supplémentaire (avec l'entrée en vigueur des 35% d'IS). Il faut dire que la concession automobile n'a pas été épargnée depuis la révolution, avec de multiples baisses des quotas et surtout de nouvelles impositions. Le tout combiné à une conjoncture nationale de plus en plus morose.

C'est donc dans une bonne ambiance que se sont tenues mercredi 24 juin 2020, au siège de la société et exactement dans son nouveau centre de formation, les Assemblées générales ordinaire et extraordinaire d'Ennakl Automobiles pour l'exercice 2019, sous l'égide du président du conseil d'administration et directeur général du concessionnaire, Ibrahim Debache.


Les déboires des années précédentes se sont poursuivis en 2019. Même si le dinar s'est apprécié de 10,2% par rapport à l'euro, le TMM a continué sa course effrénée tout au long de l'année. En parallèle, freiné par un programme d'importation restrictif, après une baisse de 20% en 2018, le marché a diminué de 4,2% en 2019 pour atteindre 49.216 immatriculations fin décembre. S'ajoute à ceci une concurrence rude avec plus de 50 marques commercialisées sur le marché tunisien.
Malgré cette conjoncture, Ennakl Automobiles avec l'ensemble de ses marques s'est octroyé la place de leader sur le marché avec une part de marché de 14% et 6.868 véhicules vendus sur l'ensemble de l'année (+8,84%), a indiqué M. Debache. Et de préciser la société a été leader du secteur des voitures particulières (VP) avec une part de marché de 17,4% (+9,4% contre une hausse de seulement 2,8% pour l'ensemble du marché), sachant que le VP représente 74% du marché global. Au niveau du marché des véhicules utilitaires (VU), Ennakl a enregistré une progression de 3% alors que le marché était en régression de 20%. En outre, la branche de vente de véhicules d'occasion "Das WeltAuto" a enregistré un envol de 116%.
Côté statistiques des marques du groupe, Volkswagen se place à la 4ème place du marché VP avec 7,8% de part de marché et 2.822 immatriculations (-0,91%) et Seat est 6ème du marché VP avec 6,4% de part de marché et 2.329 immatriculations (+29%). Škoda s'accapare 1,7% de part de marché (+40%) avec 599 immatriculations (+44%) alors que Volkswagen Véhicules Utilitaires de 4,4% de part de marché avec 564 immatriculations (+3,1%). Pour sa part, Audi est le leader du marché premium pour la cinquième année consécutive avec une part de marché de 35% et 518 immatriculations (-21,39%). Porsche, quant à elle, s'octroie 2,24% de part de marché et 36 immatriculations (+6%).

Côté performances, le concessionnaire a réalisé en 2019 un résultat d'exploitation en hausse de 24,25% pour atteindre 27,49 millions de dinars. Cependant, le résultat net a enregistré une baisse de 22,41% pour se situer à 18,67 millions de dinars (MD), plombé par un impôt de 9,18 MD en hausse de 67,41% et un effort supplémentaire de provision de plus 7 MD (relatif aux risques liés à la filiale subsaharienne Afcar Automobiles pour un montant de 2,74 MD et à un redressement fiscal de 5 MD, ndlr).
Le chiffre d'affaires de la société a, pour sa part, augmenté de 14,14%, atteignant 408,76 MD en 2019 contre 358,11 MD en 2018. L'activité vente des véhicules neufs ayant rapporté 386,45 MD, celle des véhicules d'occasion 2,04 MD, celle de pièces de rechange 16,44 MD et celle du service 3,4 MD. Le réseau a contribué avec 45% des ventes des véhicules neufs et plus que 73% des ventes des pièces de rechanges.

Le résultat net consolidé s'est situé, quant à lui, à 24,27 MD en 2019 contre 23,47 MD en 2018 enregistrant une augmentation de 3,37%. Le chiffre d'affaires consolidé s'est accru de 14,74%, passant de 404,11 MD à 463,71 MD, entre 2018 et 2019.

Ainsi, les actionnaires auront droit, malgré la crise Covid-19 et une année 2020 qui s'annonce assez rude, à un dividende de 250 millimes par action au titre de l'exercice 2019 (contre 580 millimes par action un exercice auparavant) mis en paiement à partir du 15 septembre 2020.

On notera que, selon le rapport des commissaires aux comptes, Ennakl Automobiles a reçu en date du 23 avril 2019, une notification pour un contrôle fiscal approfondi couvrant les exercices 2015, 2016, 2017 et 2018 portant sur les différents impôts et taxes auxquels la société est soumise. En date du 20 décembre 2019, la société a reçu une notification des résultats de la vérification fiscale faisant ressortir un redressement total de 9,32 MD en principal et pénalités. Cette notification a fait l'objet d'une réponse motivée par la société rejetant la quasi-totalité des chefs de redressement. A la date d'arrêté des états financiers, aucune réponse de l'administration fiscale n'a encore été communiquée. Les procédures sont toujours en cours et le sort final de ce contrôle ne peut être estimé de façon précise. Face à cette situation, la société mère, après analyse assez prudente de la probabilité de risque de chaque chef de redressement, a constaté les provisions correspondantes.


Dans son allocution, Ibrahim Debache a mis en relief le lieu choisi pour l'assemblée, l'"Académie Volkswagen" : «un centre régional unique en son genre et qui au cœur de la stratégie d'Ennakl Automobiles, orientée client». Et d'ajouter : «Et qui dit satisfaction client dit qualité de service. Ennakl ne cesse de faire de la formation et de la qualification un axe principal pour améliorer la qualité des prestations offertes à nos clients».
«Nous sommes ici dans cette académie qui est la deuxième du genre en Afrique après celle de l'Afrique du Sud, totalement aux normes et aux standards du groupe Volkswagen avec une surface de plus de 1.000 m2 avec 3 salles de formation et des formateurs certifiés. Nous avons une capacité de formation de 160 jours et nous accueillons aussi bien pour certification nos collaborateurs d'Ennakl et de tout le réseau, mais également Ennakl fait partie du programme Entreprise Formatrice en collaboration avec l'AHK et le centre professionnel avec la fondation Konrad-Adenauer-Stiftung
Et nous avons à partir de cette formation pu former plusieurs jeunes au statut de technicien supérieur. Nous avons également un process de certification des jeunes diplômés des centres professionnels, et ce dans le but d'améliorer leur employabilité dans le secteur de l'automobile. Elle sert aussi à accueillir les stagiaires dans leurs projets de fin d'études que ça soit pour des universités privés ou publiques. Ce centre du groupe Volkswagen est certifié comme académie pour l'ensemble du groupe pour la région Mena», a expliqué le PDG.

L'exposé ayant été clair, seulement une poignée de questions a été posée par des analystes à la recherche de détails et également par Business News pour une précision.
Ainsi, un analyste s'est interrogé sur le futur du secteur automobile en Tunisie dans un environnement de transition vers l'électrique et comment Ennakl automobile s'est préparé avec ses partenaires. Il s'est aussi interrogé sur l'augmentation des frais financiers.
En réponse, M. Debache a précisé que depuis presque 3 ans, on a constaté une baisse du marché véhicules neufs relativement importante estimée à plus de 25% et qu'en contrepartie, le marché véhicules d'occasion est en train d'augmenter aussi bien l'activité vente de véhicules que l'activité pièces de rechange. Il a rappelé qu'en plus de la dégradation de la parité dinar par rapport aux monnaies étrangères, les concessionnaires ont subi ces dernières années une augmentation conséquente du taux d'intérêt, ce qui a impacté fortement le coût d'acquisition d'une voiture. Chose qui a été accentuée par les augmentations des droits de consommation et TVA de 2018.
Malgré une compétitivité accrue et une complexité du marché, le PDG a estimé qu'«Ennakl a su tirer son épingle du jeu grâce à la diversité de ses marques, de la segmentation client, aux différentes marques qu'ils représentent, pouvant répondre aux différents segments de clients».
Et d'ajouter : «Nous sommes également présents sur le segment de la voiture populaire qui a doublé l'an dernier grâce au volume octroyé ainsi que sur le marché de l'occasion sur lequel nous avons un plan stratégique même s'il y a certaines contraintes réglementaires qui nous empêchent d'adresser la reprise de voitures qui appartiennent à des sociétés, nous y travaillons avec l'administration et les autorités afin de lever ces contraintes».


Par rapport à l'énergie, Ibrahim Debache a soutenu que «la qualité du carburant, même si elle s'est améliorée ces derniers temps, reste problématique puisqu'aujourd'hui la majeure partie des véhicules commercialisés dans le monde obéissent aux nouvelles normes de régulation de CO2, on parle de normes Euro6 et bientôt Euro7, alors qu'on est encore un marché Euro 4. Ce qui peut avoir un impact sur l'évolution et la disponibilité de certains modèles» et qu'ils ont «remarqué l'année dernière une amélioration de la qualité du carburant distribué en Tunisie qui leur a permis de valider l'importation de certains nouveaux modèles qui n'était pas évidente auparavant».

Concernant le changement d'énergie et l'avènement des voitures hybrides et électriques, le PDG a évoqué «une volonté du gouvernement d'aller de l'avant, conscient qu'il s'agit d'une véritable opportunité et que de toute manière on n'a pas le choix si on veut s'inscrire dans la continuité de l'évolution de ce secteur». Pour lui, les enjeux ne sont pas uniquement énergétiques mais également technologiques, tout ce qui concerne la connectivité et l'informatique embarquée, en affirmant «que ça serait une excellente opportunité pour le consommateur tunisien très friand de toutes les possibilités de connectivité dans les voitures». Mais, il faudra, selon lui, que la réglementation puisse évoluer pour permettre de saisir ces opportunités qui vont s'offrir au pays et qui vont permettre d'améliorer la qualité des infrastructures, mais surtout de réduire la pollution grâce à de nouvelles énergies ainsi que la consommation (en rappelant le poids du coût de l'énergie dans la balance commerciale du pays, ndlr).
Il a en outre estimé qu'au niveau de l'industrie automobile tunisienne, ce tournant sera une véritable opportunité pour attirer de nouveaux investisseurs pas uniquement en ce qui existe actuellement mais également dans le domaine des TIC et software puisque 60% des composants des nouvelles voitures fabriquées sont composés de Software. «Il y a probablement avec les compétences et qualifications que nous avons en Tunisie, des opportunités à saisir dans l'avenir», a-t-il martelé.

En ce qui concerne l'augmentation des charges financières, le PDG a expliqué qu'elle est liée aux frais d'escompte. «Vu que les achats de voitures se font de plus en plus à travers les sociétés de leasing qui représentent les 2/3 des ventes de la société Ennakl et qui se font avec des franchises de payement qui sont négociées avec les leaseurs parmi nos clients et forcément ces coûts de franchise ont un impact sur le bilan de 2019», a-t-il indiqué.


Questionné sur l'impact de la crise Covid-19 sur le secteur, Ibrahim Debache a révélé que comme tous les secteurs économiques en Tunisie ou dans le monde, le secteur automobile a été impacté. «Nous avons subi un arrêt au niveau des ventes des showrooms pour les différents concessionnaires pendant plusieurs semaines. Il y aussi un arrêt de l'approvisionnement du marché compte tenu du ralentissement de l'activité logistique. L'impact est énorme puisque nous avons connu une baisse de 25% au mois de mars, un mois d'avril nul tout le marché n'ayant matriculé que 118 voitures alors que nous immatriculons 4.000 à 5.000 véhicules par mois d'habitude, une légère reprise pour le mois de mai mais c'est au mois de juin que les concessionnaires ont retrouvé un certain regain l'activité. Ceci dit l'impact de la crise est là que ça soit au niveau de la charge des entreprises, notamment qu'il y a une augmentation des charges logistiques puisque tous les retards de livraison qui ont été faits par des blocages dans les ports ont généré des frais supplémentaires : des charges financières qui pèsent sur les entreprises forcément et qui nous épargnent pas. Nous avons des stocks et il y a eu deux mois d'inactivité, et ça aussi ça un coût non négligeable pour l'ensemble des opérateurs.
Aujourd'hui, la crise est encore là, c'est un fait. L'industrie automobile de manière générale connait cette crise. Mais nous essayons de prendre les mesures qui s'imposent pour qu'elle soit la moins douloureuse possible », a-t-il avoué.

Interrogé par Business News sur une quantification de l'impact, le PDG a expliqué qu'il n'était pas facile d'avancer des chiffres, mais a essayé de réaliser un calcul rapide et global : «Il y a eu deux mois d'inactivité, or un mois d'inactivité représente 5.000 nouvelles immatriculations, donc c'est une perte de l'ordre de 500 millions de dinars en comptant qu'en moyenne, une voiture coûte 50.000 dinars. L'impact n'est pas évident à mesurer mais il est conséquent parce que ce ne sont pas uniquement les importateurs qui ont été impactées mais l'ensemble du réseau qui a été complétement à l'arrêt : un tissu de PME (agents officiels mais aussi maintenance à travers le réseau de garages). Mais nous restons optimistes».

2019 a été un bon cru pour Ennakl Automobiles malgré la conjoncture et un poids fiscal de plus en plus conséquent. 2020 s'annonce assez difficile avec la crise Covid et son impact. Le concessionnaire pourra-t-il rattaper les deux mois d'inactivité et les frais annexes ? Ceci ne sera pas évident, mais tout sera mis en œuvre pour diminuer l'impact de la pandémie.


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