Le professeur en droit constitutionnel, Slim Laghmani, est revenu sur l'affaire du chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, qui fait l'objet d'un scandale de conflit d'intérêts, dans une publication du 30 juin 2020. Slim Laghmani a estimé que, d'après les déclarations de Chawki Tabib qui soulignait hier qu'Elyes Fakhfakh a violé la loi et la constitution en n'ayant pas abandonné ses postes à la tête de cinq sociétés alors qu'il est en fonction, le chef du gouvernement « est responsable, même s'il n'a pas été déclaré coupable par une juridiction compétente ».
Le professeur a précisé qu'Elyes Fakhfakh doit démissionner et, en vertu de la Constitution et que sa démission implique la démission de l'ensemble du Gouvernement.
Il a expliqué que le but de cette démission est de remettre son mandat à la disposition de l'autorité qui l'a proposé, soit le président de la République. « En vertu du dernier paragraphe de l'article 98 de la Constitution, le chef de l'Etat a la compétence de proposer un autre candidat à la présidence du Gouvernement en cas de démission du président du Gouvernement en exercice, par contre, en cas de motion de censure aboutie, c'est l'ARP qui propose un nouveau candidat » a-t-il conclu.
La démission, ou le retrait de confiance d'Elyes Fakhfakh est aujourd'hui le sujet d'actualité le plus brulant. Le chef du gouvernement est en ce moment au centre de la « guerre froide » qui oppose Le Bardo à Carthage. Les deux parties n'ont pas encore dévoilé leur jeu mais l'enjeu est primordial pour l'une comme pour l'autre. La question est donc la suivante: qui va dégainner le premier? Ennahdha dit qu'il continue de soutenir le chef du gouvernement "s'il n'est pas impliqué dans une affaire de corruption" mais évoque son retrait en disant que ce ne serait pas du tout la fin du monde. Le président pour sa part n'a pas encore officiellement réagi au sujet, néanmoins des bruits de couloirs évoquent bien une motion pour le retrait de confiance qui circulerait au parlement et une demande de démission qui aurait été formulée au Palais...