Le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, a reçu, ce mercredi 1er juillet 2020, le secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Taboubi à la Kasbah. Elyes Fakhfakh a souligné, à cette occasion, l'importance de poursuivre le dialogue pour apaiser le climat social et surmonter les problèmes en suspens dans un cadre social et politique stable qui aide à trouver des solutions appropriées et à répondre aux attentes des Tunisiens.
Le secrétaire général de l'UGTT a déclaré, de son côté, que la réunion a abordé la situation sociale générale dans le pays ainsi que celle des institutions publiques, soulignant la nécessité de surmonter les différends politiques et leurs répercussions négatives qui ne servent pas les intérêts sociaux et économiques du pays.
Noureddine Taboubi, acteur central dans le paysage politique tunisien, est aussi très impliqué dans le conflit politique qui secoue en ce moment le pays. Si le sujet du scandale de conflit d'intérêts dont fait l'objet Elyes Fakhfakh n'a pas été mentionné dans le communiqué de la présidence du gouvernement, l'évocation de « différends politiques » est bien suffisante.
L'UGTT, qui n'est pas du tout satisfaite des décisions du nouveau gouvernement, a aujourd'hui un « ennemi » plus urgent à neutraliser : les "islamistes" au parlement. Depuis des semaines, toute la hargne de la centrale syndicale est focalisée sur Al Karama, ennemi de toujours et désormais ennemi à abattre. L'affaire qui oppose le député Al Karama Mohamed Affes et trois représentants syndicaux à Sfax est juste une goutte qui a fait déborder le vase et l'UGTT n'en démord pas.
Noureddine Taboubi se trouve ainsi face à une équation difficile, lui qui s'insurge contre tout le système politique, n'a pas souhaité réagir sur l'affaire d'Elyes Fakhfakh. L'UGTT ne souhaiterait devenir l'instrument qui permet aux islamistes d'atteindre leurs objectifs.
La rencontre prévue aujourd'hui entre le président de la République, Kaïs Saïed et le secrétaire général de la centrale syndicale, sera selon une source bien informée l'occasion pour Noureddine Taboubi de faire part au président de ses inquiétudes concernant la situation politique et lui demander d'intervenir pour calmer les choses.
