La grande actrice italienne qui se présente comme une nomade, semble très nostalgique du pays où elle est née le 15 avril 1938, au coeur de Tunis, à l'avenue Jules Ferry, aujourd'hui avenue Habib Bourguiba. Revenant sur les traces de son enfance, Claudia Cardinale, au passeport italien, à la culture française et aux origines tunisiennes parle dans son ouvrage paru aux « Timée Editions » (France, mars 2009) intitulé « Ma Tunisie », de son cocon tunisien, de son univers qu'elle a quitté à la fin des années 50, en emportant, toujours en elle ses souvenirs, ses coutumes, l'hospitalité de sa population, de ses lieux mythiques, de ses odeurs de jasmin, d'eucalyptus et de l'arôme d'un verre de thé à la menthe. C'est ça « ma Tunisie » que Claudia Cardinale décline dans son ouvrage de 200 pages. Des pages soigneusement commentées par le texte et les photos, noir et blanc et en couleur, issues de ses archives personnelles et des fonds de l'Office national du tourisme tunisien (ONTT). « L'oiseau a pris son envol, sans jamais oublier son nid » Cet ouvrage est à l'image de « cette fille à la valise », sur les routes et les plateaux, qui a fait du monde son terrain d'itinérante, d'une tunisienne au sang sicilien. Sur les traces de son enfance, l'actrice revient par la mémoire, guidée par les photos, sur l'histoire de certains repères de la Tunisie, celle d'hier et d'aujourd'hui. Tout au long de son récit, -un souvenir chargé d'émotion-, la star internationale du cinéma parle de son départ comme celui d'un « oiseau qui a pris son envol sans jamais oublier où était son nid », saisissant l'occasion d'un tournage, ou tout autre événement culturel pour y retourner. Comme ce fut le cas avec « Jésus de Nazareth », tourné à Monastir en 1976 et « Un été à la Goulette » en 1995. Et sur un balcon, « j'ai découvert toute la population de la ville réunie pour m'applaudir. C'est un fantastique souvenir et un cadeau unique » écrit Claudia Cardinale. Car elle en est convaincue : « je n'ai pas quitté la Tunisie, je l'ai emmenée avec moi ». Même dans ses films, comme dans sa chorégraphie d'Austerlitz en 1960, elle portait sur le front, tel un diadème, le croissant de lune islamique, symbole de la Tunisie. L'ouvrage est un ensemble de flashes qui se glissent sur la Tunisie d'hier telle qu'elle la fait découvrir à ses lecteurs mais aussi un voyage vers « ma Tunisie aimée, ma Tunisie rêvée, auquel je vous convie », note Claudia Cardinale.