Allocution de M. Jean-Paul Carteron, Président- fondateur du Forum de Crans Montana , à l'occasion de la remise à Son Excellence Monsieur Zine El Abidine Ben Ali, Président de la République, de la Médaille d'honneur du Forum et du Prix de la Fondation au titre de l'année 2009. Carthage, le 2 juillet 2009 «Monsieur le Président de la République, en tant que Président et fondateur de la Fondation princière du forum Universale et du forum de Crans-Montana, je suis venu ici avec ce que j'ai de plus précieux pour vous l'offrir. Je suis heureux de vous annoncer que vous avez été nommé dans notre ordre du prix de la fondation crée il y a maintenant 23 ans, et qui a été décerné a un nombre impressionnant de personnalités parmi les grands acteurs de la paix, de la liberté et de la dignité de l'être humain. Je voudrais donner juste quelques noms parmi les personnalités qui l'ont reçu. Et le premier qui vient à mon esprit, c'est Yasser Arafat, et quand je mentionne le nom de Yasser Arafat, je voudrais vous remercier encore de tout ce que vous avez fait pendant des années pour maintenir sa dignité en le recevant ici en Tunisie. Il a été remis à shirine Abadi, le prix Nobel de la paix. Il à été remis à Mikhaïl Gorbatchev, qui fit tomber le communisme. Il a été remis à Mohamed Al Baradaï, de l'Agence atomique, au Prince Turki, à Fayçal Al Saoud, à Barack Obama, à Jean Claude Juncker, le Président de l'Euro groupe, à Huguette Labelle, Présidente de Transparency International, à Wolfgang Schussel, Président du Conseil Européen, à Jacques Santer, Président de la Commission Européenne, et je pourrais aussi mentionner qu'il fut remis quelques fois à titre posthume, à Benazir Bhutto, ancien Premier Ministre du Pakistan, à Rafik Hariri, à Sergio Vera de Milo qui fut assassiné en Irak. Monsieur le Président, c'est pour nous un signe très fort de venir vers vous et je tiens à vous remercier d'avoir accepté de recevoir ce prix, parce que vous symbolisez d'une manière extrêmement importante, la manière dont l'Islam, où l'on peut conjuguer les valeurs essentielles avec le modernisme, avec le progrès, avec l'évolution d'une société. Vous avez ici, année après année, construit une stabilité sociale et politique exemplaire. Cela est à la base de cette construction patiente, d'un équilibre économique exceptionnel. Nous assistons depuis quelques années, quelques mois plus exactement, à une crise mondiale généralisée et extrêmement forte. En fait, cette crise mondiale n'est que la faillite de certaines valeurs occidentales. Alors que la nuit est tombée sur la Méditerranée, une fenêtre est restée allumée, c'était celle de la Tunisie, parce que dans votre vision, élaborée et appliquée d'une manière opérationnelle depuis des années, vous avez fait de votre pays celui qui résiste le mieux en Méditerranée. Cette crise mondiale, c'est aussi l'échec des pays du Nord. Monsieur le Président, en France, un million d'enfants vont à l'école le matin sans avoir pris de petit déjeuner, leurs parents ne peuvent même pas leur offrir un verre de lait. En Tunisie, pays historiquement pauvre, vous avez construit une prospérité qui est la dignité de votre peuple. Il n'y a pas de Tunisiens qui ne mangent pas à leur faim, et aujourd'hui ce n'est pas évident, même dans les grandes puissances occidentales qui prétendent exporter leurs valeurs et exporter leurs concepts à travers le monde. Il en va de même de la santé publique qui est un point essentiel de la dignité humaine. Tout cela vous permet d'aborder l'avenir d'une manière solide et d'une manière consistante et il ne faut pas oublier que vos choix reposent sur une direction essentielle qui est la priorité donnée à la jeunesse. Et, depuis l'Indépendance de ce pays, les investissements considérables qui ont été fait dans l'éducation, dans l'instruction de la jeunesse, donnent aujourd'hui des résultats qui sont extrêmement tangibles, extrêmement appréciables. Je citerai l'année 2010 que vous avez appelée pour être l'année de la jeunesse. Monsieur le Président, vous ne vous contentez pas de vous occuper de votre pays, ce qui est déjà quelque chose d'essentiel et de considérable, mais vous êtes engagé dans le dialogue des civilisations parce que vous savez qu'aujourd'hui, seul vaut une culture de partage et que l'égoïsme ne profite à personne, et que l'égoïsme ne mène à rien. Et je voudrais souligner votre engagement que j'ai suivi dans l'ensemble des discours que j'ai entendus prononcer par vous depuis que les sommets de l'Isesco se tiennent ici en Tunisie, il y a dans tous ces discours que l'on peut mettre bout à bout, une stratégie extrêmement forte, une vision extrêmement claire, et l'appui que vous apportez à l'Isesco est quelque chose qui, pour nous ,est essentiel. Je voudrais d'ailleurs saluer la recommandation unanime du Conseil Exécutif qui recommande la réélection de M. Abdelaziz Othman Touijri comme Directeur de cette organisation. Je voudrais dire combien nous, de l'extérieur, nous sommes impressionnés du travail que fait l'Isesco, du travail que font des hommes comme M. le Directeur Général, comme M. Ghmari qui est ici et qui, depuis des années, suit jours après jour l'ensemble de ce que nous faisons. Monsieur le Président, vous construisez la paix dans votre pays, vous la construisez au niveau régional, vous la construisez au niveau international. Vous avez tracé des voies et non seulement vous les avez tracées, vous les avez éclairées et aujourd'hui le prix de la Fondation qui vient vers vous, est honoré, que vous voulez bien l'accepter.