INFOTUNISIE – Le festival «Layali El Abdellia» (La Marsa/banlieue nord deTunis), a choisi cette année de franchir le pas et voler de ses propres ailes et de présenter dix concerts, indépendamment du Festival International de Carthage, où le tarab et le soufisme font légion ! et ce, dans une première session qui se tiendra du 29 août au 17 septembre 2009. M. Nabil El Basti, directeur de cette session a indiqué, lors d'un point de presse tenu récemment au palais d'El Abdellia, que les concerts de ce festival allient tarab et culture dans la mesure où chaque concert revêt une dimension artistique et intellectuelle. Dans ce même cadre et après une soirée d'ouverture animée par l'artiste Sonia M'barek dans un concert intitulé « Maqamats » (modes musicaux) faisant appel à la poésie et aux mélodies puisées dans le répertoire de la musique tunisienne et arabe, un concert alliant musique et littérature a été organisé, le 1er septembre dernier, au Palais El Abdellia sous le thème «Torjomane El Achwak» (expression de passion). La troupe de la ville de Tunis a présenté, en prélude de ce concert, des morceaux de musique avec la participation de la luthiste montante Zohra Madani. Moez Toumi et Houda Idriss, par ailleurs, puisés dans le recueil « Torjomane El Achwak » du maître Soufi Mohieddine Ibn Arabi, comportant poésie et prose, accompagnés de notes de musique du luth, Nay (Flûte) et Qanoun. A rappeler, à cet effet, que Moheïddine Ibn Arabi est né le 27 Ramadan 560 de l'Hégire (7 août 1165, Murcie dans le pays d'Al-Andalous – 1240, Damas). Appelé aussi « Cheikh Al-Akbar » (« le plus grand maître », en arabe), il est un mystique, auteur de 846 ouvrages. Son œuvre aurait influencé Dante et Jean de la Croix. Dans ses poèmes il traite de l'amour, de la passion, de la beauté et de l'absence. I l est à noter que la ville de Tunis a une importance particulière chez Ibn Arabi.Il y a séjourné à 2 reprises, la 1ère en 1194 et la 2ème en 1201. Son séjours tunisoi fut décisif pour son expérience mystique. C'est à Tunis qu'il avait rencontré cheikh Kinani et Cheikh Mahdaouipour qui il a dédié tout un livre apologitique ainsi que son livre « La prestigieuse perle » ( AL Dorra AL Fakhira). C'est à Tunis également, qu'Ibn Arabi s'est rendu compte qu'il est devenu « l'héritier de la science Muhammadienne » comme il le dit dans son fameux ouvrage »Al Foutouhat AL Makkiya ».