INFOTUNISIE – Regroupant un ensemble de coopératives, mutuelles, associations et syndicats évoluant selon le principe d'égalité de personnes, de solidarité et d'indépendance économique, l'économie sociale, désignée en libéralisme et capitalisme, par le «tiers secteur» après le commercial et le secteur privé, ne cessent de prendre de l'ampleur ces dernières années notamment en Europe. Dans la perspective de mieux diffuser, localement et à l'échelle régionale, ce nouveau concept économique, l'Union Tunisienne des Mutuelles organise, les 22 et 23 décembre 2009 à Tunis, la première conférence arabe sur «les mutuelles et les entreprises de l'économie sociale»… une initiative survenant en collaboration avec l'Union arabe des mutuelles (UAM) et le réseau tunisien de l'économie sociale. Inaugurant les travaux de cette conférence, M. Ali Chaouch, ministre des Affaires sociales, de la Solidarité et des Tunisiens à l'étranger, a mis en valeur le rôle joué par les mutuelles et leur contribution dans le renforcement du système de solidarité sociale. En vue d'être au diapason des mutations relatives à l'activité associative et de booster son potentiel en ressources humaines et matérielles, ainsi que d'ancrer son rôle dans l'élaboration de contrats de coopération avec les collectivités locales, la Tunisie a misé sur le rôle des associations afin d'impulser l'économie sociale et de la solidarité tout en révisant le cadre juridique gérant cette activité. Le ministre a, par ailleurs, rappelé les nouvelles mesures contenues dans le programme présidentiel du Chef de l'Etat pour le prochain quinquennat, à l'issue duquel, l'action bénévole bénéficiera de la mise en place d'un nouveau cadre législatif, ainsi qu'une participation plus dense des jeunes, des spécialistes et des retraités… Regroupant des experts et professionnels tunisiens, et arabes représentants des pays maghrébins dont l'Algérie et orientaux tels que le Bahreïn, l'Arabie Saoudite, la Syrie, cette conférence a constitué une opportunité pour bien saisir les notions d'économie sociale et de solidarité, les outils de son développement, ses bénéfices et apports d'ordre socioéconomique… une instance arabe d'échange de connaissances, de savoir faire et d'expériences. Force est de constater que la Tunisie, à l'instar de certains pays arabes, œuvre à tirer profit, à travers ce genre de manifestations, de l'expérience européenne en la matière sachant que le Parlement européen a reconnu l'importance de l'économie sociale dans l'édification des sociétés modernes à travers la mise en place, en 1990, de l'intergroupe « Economie Sociale », mais également grâce à l'adoption, cette année, d'un rapport d'initiative parlementaire sur l'économie sociale. Cette résolution exige que la Commission européenne s'assure que les caractéristiques de l'économie sociale (notamment les objectifs, principes démocratiques, valeurs et méthodes de travail) soient inclues dans l'élaboration des politiques européennes…. Une preuve de l'importance de l'économie sociale, qui représente, en Europe, 5,4 millions de salariés, 165 millions de sociétaires ou adhérents et près de 10 % de la production de biens et services de l'Union.