Au moment où l'économie mondiale connaît un net ralentissement qui la place au bord de la récession et est traversée, depuis plus d'une année, par moult vents contraires qui ont fait craindre le pire aux prévisionnistes, l'annonce des derniers chiffres du commerce extérieur tunisien incite à l'optimisme quant à la capacité de l'économie tunisienne de relever les défis futurs et de tirer profit de la mondialisation dont elle a fait son cheval de bataille pour atteindre ses ambitieux objectifs de développement et de progrès. Il ressort des dernières statistiques qu'au cours du premier semestre 2008, la Tunisie a vu ses exportations augmenter de 24,6%. Hors énergie la progression a atteint 25%. Mieux, dans le cadre du régime général l'augmentation a été de 47,2%. Même si elle s'accompagne d'un léger creusement du déficit extérieur, imputable à la hausse du prix du pétrole, ce taux représente une performance notable dans le contexte mondial actuel. Il témoigne de la justesse des choix nationaux tels que fixés par le Président Ben Ali et concordent parfaitement avec l'avis donné en juin dernier par le FMI qui avait alors qualifié, dans son rapport de mission, l'économie tunisienne d' 'économie solide et bien gérée''. A l'appui de leur constat les experts du fonds ont notamment relevé la préservation des équilibres macro-économiques généraux et l'amélioration constante du taux de croissance dans une conjoncture mondiale pour le moins difficile. N'empêche ! Ces nouveaux chiffres qui tranchent avec la morosité des économies les plus en vue, ont de quoi générer un optimisme réel et constituent un vrai motif de fierté surtout lorsque l'on constate que partout dans le monde, la tempête pétrolière, provoque crise après crise tirant les pays les mieux dotés et les plus puissants vers les bas fonds et y faisant régner un climat d'incertitude et de peur des lendemains qui déchantent. Un bref survol de la situation économique mondiale permet de mieux saisir la performance tunisienne. Les prix du pétrole ne cessent d'aller de record en record. De 57 dollars le baril en mars 2005, ils tournent à l'heure actuelle autour de 130-140 dollars. Cette flambée a entraîné dans son sillage les prix de toutes les matières premières et des produits alimentaires qui, depuis une année, connaissent une hausse vertigineuse avec leur lot de malheurs humains et de misère sociale dans nombre de pays en développement. Autant de drames que la Tunisie a su éviter grâce à une politique sociale d'avant-garde et une vigilance de tous les instants pour que tous les tunisiens puissent tirer profit des fruits de la croissance et connaissent une amélioration de leur bien-être social comme s'y est engagé le programme électoral ‘'la Tunisie de demain''. De fait la préservation de la Tunisie, économie et corps social confondus, des chocs extérieurs s'appuie sur une panoplie d'instruments qui ont jusqu'ici fait amplement leur preuve. Confrontée à un arbitrage délicat, entre la nécessité d'améliorer le pouvoir d'achat des Tunisiens face à la flambée des prix internationaux des produits pétroliers et alimentaires et de garantir la viabilité des finances publique à moyen terme, la Tunisie a décidé d'augmenter très rapidement les subventions directes et indirectes liées à ces produits. Résultat, ces subventions sont actuellement estimés à 7% du PIB, ce qui est une part non négligeable et témoigne d'une volonté tenace et réelle de redistribution des revenus au profit des classes défavorisées et même moyennes. Deuxième volet : l'assouplissement permanent et l'adaptation continue du secteur financier tunisien afin de renforcer sa capacité à résister aux chocs extérieurs. La volonté de mise en œuvre du dispositif de Bâle II qui a récemment été adopté par des banques de la place a coté d'une gestion saine du taux de change du dinar tunisien n'est plus à démontrer. Troisième volet : le renforcement de la compétitivité de l'économie nationale aux fins d'en renforcer la crédibilité et l'efficience sur les divers marchés internationaux. Il va de soi que de tels facteurs qui ont pu mettre la Tunisie à l'abri des soubresauts et aléas économiques extérieurs sont à même aujourd'hui de la préserver dans le futur des menaces qui se profilent à l'horizon sur la scène économique mondiale en particulier de l'ogre de l'inflation et des tensions qu'elle est en mesure de générer sur les divers marchés extérieurs en particulier les marchés financier, des matières premières et de l'emploi. De nombreuses actions ont été déjà engagées dans cet esprit, l'ultime objectif étant de garantir l'invulnérabilité de l'économie tunisienne et sa croissance à long terme. On citera notamment la création d'une commission chargée de réfléchir sur la stratégie agricole nationale et la promotion du réseautage et des TIC afin d'assurer une exploitation judicieuse des ressources humaines qui représentent l'atout majeur de la Tunisie sur le marché mondial.