La Tunisie célèbre, lundi 16 juin la journée de l'enfant africain. Une occasion pour s'arrêter sur les nombreuses mesures préventives à caractère social, éducatif, culturel et sanitaire entreprises en Tunisie et destinées à protéger l'enfant contre toutes les formes de maltraitance physique ou morale. Un rendez-vous annuel où pays et communautés sont aussi invités à réfléchir aux défis qui peuvent compromettre le développement sain et équilibré des enfants en Afrique et évaluer les progrès réalisés dans le domaine de la santé, de l'éducation, de l'égalité et de la protection de tous les enfants du continent. Observée chaque année depuis juin 1991, la journée de l'enfant africain a été créée par l'Organisation panafricaine, en souvenir du massacre, par le régime de l'Apartheid en 1976, de centaines d'écoliers noirs qui réclamaient, dans les rues de Soweto (Afrique du sud), leur droit d'apprendre dans la langue maternelle. Ils protestaient également contre la qualité inférieure de l'éducation qu'ils recevaient. Aujourd'hui, les enfants africains continuent d'être les plus mal lotis du monde, affirme en 2001, l'ancien secrétaire général de l'OUA, M. Salim Ahmed Salim, lors d'un forum panafricain sur les enfants. Et pour cause, un enfant sur trois en Afrique souffre de malnutrition, et, toutes les 3 secondes, un enfant meurt de famine ou de maladies. Consciente des répercussions négatives de la pauvreté, de l'analphabétisme, des guerres, des catastrophes, et de l'injuste répartition des richesses en Afrique, la Tunisie s'est toujours prononcée en faveur d'une approche globale et cohérente de développement, basée sur la solidarité et le partenariat équitable entre les peuples du continent. Cette approche doit conforter les attributs de la paix et de la sécurité, de manière à consacrer les droits fondamentaux de l'enfant, conformément à la convention internationale des droits de l'enfant, que la Tunisie a été parmi les premiers pays à ratifier en 1991, ainsi que les divers textes internationaux relatifs à la protection de l'enfance. Dans sa stratégie de promotion des ressources humaines, la Tunisie réserve une place privilégiée au dossier de l'enfance. Elle a développé une approche préventive ayant pour objectif de réunir, à l'enfant, tous les attributs du bien-être et d'épanouissement, aussi bien, au sein de la famille que dans la société, loin de toutes formes de frustration ou de marginalisation. L'amendement, en juillet 1993 du Code du statut personnel, est venu à cet effet améliorer tout l'arsenal juridique de protection des enfants. Les droits de la femme et de la famille ont été renforcés, partant de la conviction que le sort de la femme est étroitement lié à celui des enfants. Une loi consacrant le droit de la mère ayant la garde des enfants, au logement dans les périodes avant et après le divorce vient, en effet, d'être adoptée. Cette disposition tient compte, justement du rôle dévolu à la mère dans la garantie de l'intérêt supérieur de l'enfant. Il y a lieu de rappeler, dans le même ordre d'idées, la création du Fonds de garantie de la pension alimentaire et de la rente de divorce dans le souci de protéger les femmes divorcées et leurs enfants en cas de poursuites pénales engagées contre le père récalcitrant pour abandon de famille. Autre acquis de taille, la promulgation du Code de protection de l'enfant et la création d'un observatoire national pour assurer le suivi de l'application de ces textes de loi, en coordination avec les ministères et les différents organismes concernés. Ce code vise, notamment à renforcer l'action préventive au sein de la famille pour sauvegarder le rôle de la famille et consolider la responsabilité qui incombe aux parents ou à ceux qui en ont la charge. Il a pour objectif, également, de permettre à l'enfant d'exprimer librement ses opinions qui doivent être prises en considération dans toutes les mesures concernant sa situation. Cet objectif sera davantage consacré avec la création du parlement de l'enfant, un espace de dialogue crée en 2002 pour permettre aux enfants d'exprimer leurs opinions et les habituer à l'exercice de la responsabilité. Parallèlement, la Tunisie s'est employée à mettre en place les mécanismes nécessaires pour assurer un encadrement optimal à l'enfant et identifier de manière précoce les facteurs de menace. Depuis 1995, un rapport annuel est soumis au conseil des ministres sur la situation des enfants en Tunisie. Il s'agit d'un instrument permettant le diagnostic, l'analyse, l'évaluation et le suivi de la situation des enfants. La fête nationale de l'enfance est célébrée le 11 janvier de chaque année. Un mois entier est dédié à la protection de l'enfance, débutant le 19 novembre et marquant, la journée mondiale pour la prévention des abus envers les enfants. Un prix présidentiel est remis à la meilleure association, institution ou organisme opérant dans le domaine de la promotion et de la protection de l'enfance.