M. Abdessalem Jerad, Secrétaire général de l'Union Générale Tunisienne du travail (UGTT), a indiqué que la situation exceptionnelle que vit la Tunisie commande la multiplication des concertations et des rencontres sur les moyens de sortir de cette situation et de trouver les solutions radicales pour répondre aux revendications populaires auxquelles ont adhéré les partis et la société civile. A l'issue de sa rencontre avec M. Mohamed Ghannouchi, Premier ministre, dans le cadre des concertations engagées, à partir d'aujourd'hui samedi, sur la situation actuelle dans le pays ainsi que sur les prochaines réformes politiques, M. Jerad a souligné que les rencontres avec les partis et les composantes de la société civile ont permis de réaffirmer le souci de consacrer l'écoute, et d'aborder plusieurs questions sur le devenir de la vie politique en Tunisie. Il a déclaré avoir évoqué avec le Premier ministre des questions ayant trait à la situation sécuritaire générale et à la vie des citoyens tunisiens notamment en ces circonstances exceptionnelles qui ont été accompagnés d'actes de vandalisme et de destruction contre les établissements publics qui, a-t-il dit, constituent parmi les acquis du peuple tunisien et qu'il importe de préserver. Les concertations du gouvernement avec les partis et la société civile, a-t-il précisé, ont permis d'examiner des questions inhérentes à la constitution d'un gouvernement de coalition provisoire regroupant toutes les forces vives, à l'ouverture de la voie à la formation de partis politiques et à la liberté d'organisation ainsi qu'à la promotion de l'information. « La réforme démocratique doit être réelle et bien ancrée dans le pays », a-t-il affirmé. L'Union générale tunisienne du travail, en tant qu'organisation nationale glorieuse veille à défendre l'intérêt de la patrie, à doter le peuple tunisien de sa liberté, de ses droits, de sa dignité et de la plénitude de sa souveraineté et à garantir la distribution équitable des fruits de développement. M. Abdessalem Jerad a réaffirmé la nécessité à ce que cette étape exceptionnelle dans l'histoire du pays soit cruciale et bénéfique au peuple tunisien et permette de répondre à ses revendications à la liberté, à la démocratie, à la réforme politique et à une information libre et pluraliste. Au cours de ces concertations, a-t-il relevé, les efforts seront axés sur la poursuite des contacts, notamment pour accélérer la mise en œuvre de la commission d'enquête chargée de l'examen du problème de la corruption et des erreurs commises par certains responsables et de la commission d'enquête concernant les dépassements commis durant les incidents. Il a, à cet égard, insisté sur le souci de garantir l'autonomie de ces deux commissions et de faire en sorte qu'elles comportent dans leur composition des compétences capables d'exprimer les objectifs et les ambitions auxquels aspire le peuple tunisien. La première revendication de l'UGTT, a-t-il relevé, est l'instauration de la stabilité, de la sécurité et de la quiétude, affirmant qu'« il est impérieux de restituer au peuple ce dont pour lequel il s'est sacrifié au service de l'émancipation et de la dignité ». En conclusion, M. Jerad a annoncé que l'Union générale tunisienne du travail a décidé la constitution de comités syndicaux et de travailleurs pour protéger les entreprises économiques et défendre les acquis du peuple.