Les magistrats ont effectué, vendredi 9 septembre 2011, une marche de protestation contre le limogeage du premier président du Tribunal Administratif Ghazi Jribi. Celui-ci a été remplacé par la magistrate Raoudha Mechichi. Plusieurs magistrats ont participé à la marche. Certains magistrats ont dénoncé le "limogeage" de Ghazi Jribi "d'une manière suscitant le doute". Un membre du syndicat des magistrats tunisiens (SMT) a affirmé qu'il s'agit d'une "atteinte à l'indépendance de la magistrature". Cela reflète une "hégémonie" du gouvernement de transition sur l'une des principales structures du conseil de l'Etat. Les autorités sont appelées à assumer un rôle essentiel et déterminant dans le règlement des conflits lors de l'élection de l'Assemblée constituante. Cette nomination, va à l'encontre de la bonne marche de la magistrature administrative. Elle vient aussi saper les efforts tendant à statuer sur le contentieux électoral lors des prochaines échéances, comme l'attestent des personnalités nationales et des organisations internationales", estime le représentant du SMT. Il s'agit d'une décision "injustifiée", affirme le Syndicat des agents du tribunal administratif relevant de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) qui s'est également élevée contre "la décision de limogeage" de M. Jribi, "connu pour sa compétence, son intégrité et son attachement à promouvoir le tribunal administratif". Selon plusieurs magistrats, cette décision confirme l'existence de centres d'influence au sein du Premier ministère qui s'emploie à exercer une main mise sur cette institution constitutionnelle.