Des députés ont fortement rejeté le discours du doyen de l'Assemblée nationale constituante, Tahar Hmila, prononcé lors de la séance inaugurale tenue à l'ancienne Chambre des députés au Bardo. Le président provisoire, en attendant les élections, a qualifié l'assemblée parallèle initiée par la société civile de honte, ce qui a suscité la polémique de plupart des membres. M. Moncef Marzouki, leader du parti Congrès pour la République (CPR) a invité à respecter le principe de la démocratie : « Ce comportement ne va pas avec la dignité des Tunisiens. C'est scandaleux. Il s'agit d'une déclaration qui s'oppose à la démocratie». De son côté, Iyed Dahmani du PDP a interrompu le discours. Il a appelé à passer au vote et à élire un président ». Investir en Tunisie s'est entretenu avec M. Khémaïs Ksila, membre du bureau politique d'Ettakatol. Il a fait savoir que cette séance inaugurale est un événement historique et un moment émotionnel dont on ne peut pas arrêter de parler mais le débordement du président de la séance n'était pas prévu : « On attend un président neutre et facilitateur des négociations dans cette première séance inaugurale. Malheureusement, M. Hmila a prononcé un discours idéologique. Il ne fallait pas faire ça. Nous avons un ordre du jour dans lequel ce discours n'est pas prévu. Cela a été difficile pour les représentants du peuple de laisser faire. M. Hmila a fait un clivage inattendu et prématuré. Il aurait dû faire son discours, mais à partir de son siège. Cependant, je suis optimiste et nous sommes là pour concrétiser les objectifs de la Révolution et être vigilants ». Au sujet de la réussite d'Ennahdha aux élections de la Constituante, M. Ksila a indiqué que c'est le peuple qui l'a élu : « On va tout faire. On va s'organiser pour renverser le rapport de force au sein de la société afin de se préparer aux échéances prochaines et faire triompher la société moderniste et plurielle, voire une société au centre pour faire avancer le combat avec la liberté ».