Fruit d'une histoire prestigieuse, le Cap Bon dispose d'un riche patrimoine culturel qui témoigne de son dynamisme de la préhistoire à l'ère romaine en passant par l'époque musulmane et le Moyen Age. « Ce patrimoine est un facteur de développement touristique. Ce créneau est en passe de s'imposer comme une variante favorisant l'étalement de la saison et la consolidation des flux touristiques », estime Moez Belhassen, directeur de la CCI du Cap Bon. Mais peu d'effort est consenti pour attirer cette clientèle à forte valeur ajoutée. Le tourisme tarde à décoller comme l'ont signalé les congressistes lors d'un séminaire sur le tourisme culturel et la valorisation du patrimoine archéologique romain au Cap Bon organisé le 9 décembre à Hammamet par la chambre de commerce et d'industrie du Cap Bon en collaboration avec la province de Cagliari, la commune de Nabeul, la Faculté de lettres de la Manouba, l'Association des recherches et des études géographiques et l'agence de mise en valeur du patrimoine et de promotion culturelle. Le Cap Bon dispose de nombreux sites archéologiques à Nabeul, Hammamet, Korba, Kélibia et Haouaria Mais on n'arrive pas à toucher les touristes qui sont de passage chez nous. Nos villes regorgent de musées mais nous ne savons pas encore en faire un produit commercialisable et rentable. Nous ne savons pas encore faire la promotion et la communication et nous n'en maîtrisons pas encore les techniques de ventes de ces produits culturels et touristiques. Comme l'a affirmé Habib Jelalia, professeur à la faculté de lettres de La Manouba, le tourisme culturel vit une situation difficile. En témoigne le nombre des touristes des circuits culturels qui ne dépasse pas les 6% du total global des touristes. Dans la concurrence touristique, le patrimoine culturel devient un enjeu majeur de la visibilité, de l'attractivité touristique et du développement des territoires. L'objectif du projet italien South East Arc Héritage est de faire du Cap Bon une région modèle en matière de valorisation touristique et de médiation du patrimoine culturel, à des fins touristiques. Le Cap Bon souhaite ainsi que le patrimoine soit un héritage culturel, non seulement accessible au plus grand nombre, mais devienne également un support d'innovation, de création, d'expérimentation utile au développement. Nabeul comme l'a signalé Pr Giovanni Sistu de l'Université de Cagliari est commue par ses poteries mais cette activité est de plus en plus industrialisée et ne soutient qu'une partie peu significative des emplois et des activités économiques locaux.