M. Ahmed Néjb Chebbi, chef historique du Parti démocratique progressiste (PDP), a tendu la main aux formations du bloc démocratique et moderniste. M. Chebbi a invité Ettajdid et Afek Tounes à former ensemble une coalition démocratique progressiste : « Aujourd'hui, nous sommes en compétition, c'est la loi de la démocratie, mais demain, nous avons vocation à être alliés. Sur les institutions et sur le projet de société, ce qui nous rassemble est bien plus important que ce qui nous sépare ». Cela fait des années qu'Ahmed Néjib Chebbi attend son heure, et qu'il réclame « une relève politique » : « La Tunisie n'y a pas été préparée. Aujourd'hui, nous allons plus loin et nous parlons de coalition (koutla). Nous devons dépasser les malentendus et les querelles futiles. L'enjeu est trop important. Le temps n'est plus à l'ambiguïté et aux messages à demi-mots ». « Le peuple a élu une Assemblée constituante pour veiller à la réussite de la transition et élaborer une Constitution et n'a pas élu un parlement ou un pouvoir à départager entre les différentes parties qu'elles soient majoritaires ou minoritaires », a précisé M. Ahmed Brahim, premier secrétaire du mouvement «Ettajdid» et membre du Pôle démocratique moderniste (PDM) au sein de la Constituante. En ce qui concerne la coalition d'Ettajdid avec Afek Tounes et le PDP : « Nous sommes un groupe démocratique, moderniste et progressiste composé par le PDP et Afek Tounes et nous formerons l'opposition. Il est possible de parvenir à un accord sur la formation d'un gouvernement de compétences nationales indépendantes ». Le groupe d'opposition s'emploiera à la réalisation d'un consensus autour de la Constitution de la Tunisie et veillera à trouver des solutions aux questions urgentes et à faire face aux problèmes de développement, a-t-il assuré. « Le pari est de former des forces politiques ayant suffisamment de poids pour qu'elles puissent concurrencer le premier parti. Nous avons une crainte pour la réussite de la démocratie dans notre pays. Cette peur réside dans l'écart important dans les résultats du scrutin entre le mouvement Ennahdha et les autres partis. Il y a un parti populaire qui est parvenu dans une période courte à réaliser une large réussite. La démocratie veut dire que le parti aujourd'hui au pouvoir, peut-être demain dans l'opposition, et inversement », a précisé M. Yassine Ibrahim, secrétaire général du parti Afek Tounes. Pour ce faire, a ajouté M. Ibrahim, dès les premières semaines, nous avons œuvré à avoir des positions communes avec les partis appartenant à la même famille politique sur notre rôle dans la période à venir et notre participation au gouvernement. « Nous œuvrerons à former un parti capable avec d'autres partis et personnalités indépendantes de consacrer la démocratie et l'alternance politique. Nous participerons à l'action du gouvernement à partir de l'opposition ». Le parti Afek Tounes s'est dit favorable à toute fusion avec d'autres partis ayant les mêmes visions et principes politiques, à l'instar du PDP ou du parti Ettajdid : « Cela sera pour l'intérêt de la Tunisie en premier lieu ». Notons également que l'opposition au sein de l'Assemblée constituante a réuni, lundi 12 décembre 2011, 15 partis centristes. Cette fois, c'est le débat autour des futures alliances à nouer avec le Parti démocrate progressiste. La formation d'un « front commun » contre le pouvoir est une décision claire !