Depuis le 23 octobre, les différents partis sont à la recherche d'alliances : certains penchent à droite, d'autres à gauche. Mais plusieurs souhaiteraient être au centre et créer par la même un grand parti centriste. C'est ce qu'a affirmé, dimanche 08 janvier à Nabeul, M. Yassine Brahim, directeur exécutif d'Afek Tounes. Devant un public attentif, M. Brahim a précisé que la prochaine étape est primordiale pour la famille politique et l'avenir du pays surtout avec l'élaboration de la constituante et les élections législatives. Il devait avouer que certains partis démocratiques mal positionnés ont échoué : « C'est la décision du peuple tunisien. Nous nous inclinons devant ce choix du peuple tunisien. Les élites et la mouvance progressiste ont fort probablement sous estimé cette dimension. Un équilibre des forces est indispensable. Le courant progressiste centriste, jusque là plutôt perçu comme un mouvement élitiste, à faible représentativité, doit pouvoir se transformer en un mouvement de masse ». Selon M. Brahim, cette fusion contribuera à remédier à l'un des obstacles au succès de la transition démocratique : l'éparpillement des partis, avec l'existence de plus d'une centaine, dont une douzaine seulement est représentée à l'Assemblée constituante. Elle constitue une première étape vers la constitution d'un front centriste démocratique en opposition à la mouvance islamiste-conservatrice. Cette fusion se justifie par « la similitude » des visions et des programmes des partis politiques centristes comme le PDP, le parti du progrès, le parti du travail. Le quota de chaque parti sera fixé dans les prochains jours. M. Mondher Merai, membre du bureau politique et coordinateur régional, a fait remarquer de son côté que « notre analyse de la situation actuelle, aussi bien dans une lecture des résultats des élections que celle du paysage politique nous incite à rassembler les forces démocratiques progressistes centristes. Il faudrait faire évoluer notre discours politique et garantir des alternatives du projet sociétal, économique et social pour instaurer une démocratie pérenne. Là, nous invitons tous les partis animés par les mêmes principes et œuvrant pour les mêmes objectifs à rejoindre ce parti centriste afin de lui garantir les meilleures chances de rayonnement et d'efficacité. La situation politique actuelle impose le suivi vigilant et la mobilisation des acteurs politiques et notamment la société civile qui devrait être impliquée dans la réussite de ce projet qui réunira en outre plusieurs personnalités politiques. L'implication des régions et la consultation de nos bases est primordiale pour la concrétisation de ce parti centriste rassembleur ». A propos d'un éventuel rapprochement entre ce parti centriste et l'ex-Premier ministre, M. Béji Caïd Essebsi, Yassine Brahim a précisé qu'Afek Tounes n'a pas eu de contact réel avec M. Essebsi. Toutefois d'autres partis centristes se sont rapprochés de M. Essebsi qui voudrait collaborer avec les partis centristes progressistes et destouriens. « L'essentiel, a conclu le directeur exécutif d'Afek Tounes, est de créer un dynamisme politique. C'est un grand chantier et un grand défi pour tous les partis centristes qui ne devront pas rater ce rendez-vous historique ». MY Crédit Photos: Rached Berrazagua