L'Assemblée générale extraordinaire convoquée par les journalistes, vendredi 02 mars, au siège de leur syndicat national, a examiné la situation dangereuse par laquelle passe le pays et les accusations portées contre les médias par des membres du gouvernement, de l'Assemblée nationale constituante, de la base nahdhaouie et des sympathisants d'obédience salafiste. Le Syndicat National des Journalistes Tunisiens a dénoncé les « agressions répétées contre le secteur et les tentatives du gouvernement de confisquer le droit d'expression des journalistes et l'exercice de leur profession en toute indépendance», rapporte l'agence TAP. La présidente du SNJT, Najiba Hamrouni, a indiqué que cette Assemblée extraordinaire vient « répondre aux agressions physiques, insultes et confiscation de matériel subies par des journalistes et aux attaques du conseiller du Chef du gouvernement chargé des affaires politiques, Lotfi Zitoun ». Les membres du bureau exécutif du syndicat ont souligné que la liberté de presse est irréversible. Ils ont affirmé qu'il sera impossible après la Révolution du 14 janvier qui a fait tomber le régime de la dictature, de revenir à l'ancienne situation. Les journalistes qui sont intervenus dans le débat ont appelé, à trancher la question de la liste noire des journalistes impliqués avec l'ancien régime et de traiter les questions dont souffre le secteur. Ils ont manifesté leur colère à l'égard de la hargne dont ils sont l'objet. Ils ont fait néanmoins de retenue puisque la menace de grève n'a pas été mise à exécution. Dans la motion qui a suivi l'AG, les journalistes indiquent qu'ils envisagent d'autres formes de protestations y compris le recours à la grève Ils ont notamment décidé d'adresser ultérieurement une lettre au peuple tunisien dans laquelle sera fixée la nature de la relation de la presse avec le citoyen et qui consiste à l'édifier sur la réalité qui prévaut dans le pays en toute objectivité et neutralité et à insister sur son droit à l'information. Le port du brassard rouge dans toutes les institutions de presse, le boycott des rencontres périodiques et l'application des décrets-lois 41 ; 115 et 116 garantissant le droit des journalistes et incriminant leurs agresseurs sont demandés par les consœurs et les confrères. Moncef Bedda