Depuis quelques jours, des informations circulent selon lesquelles les partis formant la Troïka –Ennahdha, CPR, Ettakatol- ont décidé de mettre fin à la mission de M. Mustapha Kamel Nabli, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, et de nommer à sa place M. Moncef Cheikhrouhou, expert en économie et membre de l'Assemblée nationale constituante. Le gouvernement Jebali n'a pas confirmé ni démenti cette informations. Bref, il ne s'agit pas d'une grande surprise. Depuis sa nomination, M. Nabli semble gêner le gouvernement qui a menacé à plusieurs reprises de le remplacer. Pourquoi ? Car l'actuel gouverneur ne partage pas les analyses du gouvernement sur la politique économique préconisée tout en se montrant particulièrement attaché à l'autonomie et l'indépendance de la BCT. Selon l'agence « Reuters », l'éloignement de Mustapha Kamel Nabli peut nuire à l'image de la Tunisie et entraîner la méfiance des investisseurs étrangers. L'attribution de l'agence de notation américaine « Standard and Poor's » de la note de la dette à long terme « BB » à la Tunisie semble avoir encouragé les partisans de la troïka à limoger M. Nabli. Le porte-parole de la BCT a précisé qu'il ne sait rien au sujet de la nouvelle nomination. Il a confirmé que M. Nabli effectue son travail habituel au sein de la banque. En attendant, l'assemblée nationale constituante tiendra prochainement une séance extraordinaire pour officialiser ou démentir la décision. Affaire à suivre…