Le cabinet d'expertise londonien Oxford Business Group, OBG, a publié, vendredi 07 septembre 2012, un article, sur son site web intitulé « Tunisie : Une nouvelle approche ». Basé en Grande-Bretagne, le cabinet d'intelligence rapporte qu'un nouvel organisme gouvernemental chargé de la gestion du tourisme, dont la création a été entreprise sous l'égide du ministère du Tourisme, devrait démarrer ses activités en septembre 2012. Cet organisme regroupera sous un même toit plusieurs activités du secteur touristique. Il vise à conjuguer les efforts déployés pour renforcer la promotion du tourisme, élaborer la stratégie globale et faciliter la mise en œuvre d'une politique du transport aérien plus libéralisée (ciel ouvert ou open sky). Cette nouvelle unité aura pour mission de superviser un secteur en constante évolution. Auparavant, la Tunisie s'appuyait largement sur ses stations balnéaires pour attirer les adeptes du tourisme à forfait, principalement originaires de France, d'Italie, d'Allemagne et du Royaume-Uni. Le ministre du Tourisme, Elyes Fakhfakh, a déclaré récemment qu'en réalité, 80% des visiteurs proviennent de six pays. Cependant, cette orientation stratégique était associée à un niveau relativement faible des dépenses des visiteurs, par rapport notamment à d'autres destinations de la région (Egypte ou Maroc). Cela limitait les revenus du secteur. Cet effet a été exacerbé par la baisse du nombre d'arrivées, qui a chuté de quelque 2.5 millions pour atteindre 4.5 millions en 2011, après la Révolution du jasmin. Les troubles dans la Libye ont exacerbé, également, les difficultés du secteur, tandis que la crise de la dette dans la zone euro a modéré la demande. En avril 2012, M. Fakhfakh s'est dit convaincu que les chiffres s'amélioreraient en 2012, sans pour autant atteindre les 7 millions d'arrivées enregistrées en 2010. Les derniers chiffres communiqués par le département de la recherche du ministère du Tourisme révèlent que les revenus du secteur commencent à progresser, après avoir chuté de 1.78 milliard de dinars tunisiens (892.8 millions d'euros) en 2010 à 1.11 milliards de dinars tunisiens (554.8 millions d'euros) en 2011. Au 31 juillet, les recettes du tourisme avaient de nouveau atteint 1.53 milliard de dinars tunisiens (765 millions d'euros). La fréquentation des touristes étrangers commence également à progresser. Ce résultat reste néanmoins inférieur aux 3.97 millions de touristes qui avaient visité le pays entre le 1er janvier et le 31 juillet 2010. Le gouvernement précédent avait pris un certain nombre de mesures à cet égard : 28 millions d'euros étaient alloués chaque année au financement de campagnes publicitaires, tandis que de nouveaux systèmes de classification des installations hôtelières avaient été mis en place en vue de promouvoir l'amélioration des normes d'hébergement. D'après M. Fakhfakh, le pays s'est donné pour objectif de diversifier l'offre touristique existante pour y inclure des séjours d'aventure dans le désert, des spas, ou encore un golf, et miser davantage sur les différentes régions du pays. En juin 2012, la Tunisie a organisé le premier salon du tourisme alternatif dans le village de Ken, situé à proximité de Bouficha, dans le gouvernorat de Sousse. Le tourisme alternatif a pour principal objectif de réduire la dépendance de la Tunisie à l'égard des visiteurs saisonniers, en développant une offre touristique diversifiée permettant d'attirer les visiteurs tout au long de l'année. Le ministre du Tourisme travaille également en coopération avec d'autres pays d'Afrique du Nord pour encourager les visiteurs en provenance de pays ou régions éloignés, notamment l'Asie et les Etats-Unis, à réserver des séjours multi-destinations, par exemple des circuits à travers les sites historiques romains en Tunisie et en Afrique du Nord. Le pays espère également que les négociations engagées avec l'Union européenne (UE) concernant un accord « ciel ouvert » offriront au secteur une position plus stable à l'avenir. L'accord « ciel ouvert » est censé permettre aux compagnies aériennes étrangères et low-cost d'utiliser plus facilement les aéroports du pays. M. Fakhfakh a précisé que les négociations devraient durer entre six mois et un an. Une fois qu'un accord aura été trouvé, le nouveau département du ministère du Tourisme chargé de la gestion du tourisme en assurera la mise en œuvre. Les limites du tourisme à forfait et bon marché, piliers traditionnels du tourisme tunisien, sont une évidence de longue date pour les acteurs du secteur.