La journée du lundi 10 septembre 2012 a été animée après la décision du Qatar d'expulser Sakher El Materi, gendre du président déchu Zine Al Abidine Ben Ali. Le porte-parole de la présidence de la République a annoncé que Le Qatar a décidé d'expulser le gendre de Ben Ali, établi à Doha depuis le déclenchement de la Révolution du Jasmin. Cette annonce a fait l'effet d'une bombe et a suscité plusieurs réactions. Moncef Marzouki, président de la République, a précisé, lundi sur les ondes de Shems FM, que Sakher El Materi a été expulsé après une demande tunisienne. M. Marzouki a affirmé que l'Emir du Qatar avait accepté sa demande d'expulser le gendre de Ben Ali du territoire qatari et d'œuvrer dans le but de rendre au peuple tunisien les avoirs volés et qui sont actuellement au Qatar : « Après la demande d'expulser Sakher El Materi, nous allons appeler l'Interpol à l'arrêter et à l'extrader vers la Tunisie. Notre pays continuera de demander à tous les pays qui accueillent des proches de l'ancien président de les livrer à la justice de leur pays et de restituer les avoirs détournés afin de lutter contre la pauvreté et les maladies ». Noureddine Bhiri, ministre de la Justice, a déclaré lundi à Mosaïque FM, que la décision du Qatar représente un grand pas en avant dans le processus de la justice transitionnelle. Il a suivi la même démarche de M. Marzouki et a lancé un appel à l'Interpol et à tous les pays qui hébergent des symboles de l'ancien régime de les expulser. M. Bhiri a assuré, également, que le gouvernement fera tout son possible pour arriver à l'extradition de toutes les personnes demandées par la justice tunisienne. Rafik Abdessalem, ministre des Affaires étrangers, s'est contenté de proférer des petits mots de remerciements. Lors d'une conférence de presse tenue lundi, M. Abdesslem a qualifié la décision d'expulser Sakher El Matri de positive et remercié le Qatar. Il a salué la bonne collaboration du Qatar qui satisfait ainsi une revendication du peuple tunisien pour la récupération de ses richesses spoliées par le régime corrompu de Ben Ali. Notons que cette annonce coïncide avec le départ lundi du président Marzouki pour le Qatar où il doit assister à une conférence sur la restitution des biens spoliés dans les pays du «Printemps arabe» à l'invitation du souverain qatari.